(Reuters) – 05/04/2010
Saddam Hussein avait fait de ses résidences des paradis dans le désert. Aujourd'hui décrépites et à l'abandon, elles pourraient connaître un nouvel âge d'or, si investisseurs et touristes sont au rendez-vous.
L'ancien dictateur avait fait bâtir quelque 76 résidences sur des centaines d'hectares dans son fief tribal de Tikrit, dans la province de Salah-ad-Dine ( Saladin).
"Ces résidences ont seulement besoin d'être réhabilitées et de quelques autres interventions pour que toute la zone devienne un magnifique site touristique", rêve tout haut Djeouher Hamad al Fahel, président de la commission provinciale d'investissements.
L'ancien complexe présidentiel de Tikrit est le plus important de tout le pays et comprend cinq résidences érigées à Al Aoudja même, le village natal de Saddam Hussein.
Au total, le site présidentiel de Tikrit, avec ses lacs artificiels et ses palmeraies, regroupe 136 bâtiments sur plus de 400 hectares, selon l'armée américaine qui l'a utilisé comme base avant de le restituer en novembre 2005 aux autorités irakiennes.
Pour l'heure, les constructions de couleur ocre, aux intérieurs de marbre et souvent surmontées de dômes ou de tourelles gisent décaties à portée de la vallée du Tigre.
Certaines portent encore les stigmates des violents combats qui ont émaillé le début de l'invasion américaine de 2003.
Moutacher Hussein Allaoui, gouverneur de la province de Salah-ad-dine se dit impatient d'attirer les investisseurs étrangers car son budget est trop serré pour pouvoir se lancer dans une entreprise de restauration de ces villas et palais.
Pour le moment, le tourisme en Irak est principalement le fait des foules de fidèles - 1,25 million l'an dernier - qui viennent visiter les villes saintes de Kerbala et Nadjaf, une poignée seulement d'étrangers se rendant sur des sites antiques.
Les Irakiens qui veulent s'offrir une escapade intérieure ont tendance, eux, à se rendre dans les montagnes du Nord, où l'état et le potentiel de l'ex-patrimoine immobilier de Saddam Hussein n'ont pas encore été évalués.
Le complexe de Tikrit ne serait pas le premier à être transformé en ensemble touristique. Une résidence d'hôtes attachée au massif palais présidentiel de Babylone, 100 km au sud de Bagdad, est déjà un lieu de villégiature prisé par les couples en voyage de noces. |