Le Télégramme : 11/07/2011
Allez savoir ce que sera la saison en Bretagne... Il n'est pas facile, en effet, de dégager une tendance nette. Les réservations sont plutôt prometteuses, mais tout dépend des secteurs.
Le mois d'avril, grâce à une météo exceptionnelle, a battu des records de fréquentation. En raison de l'absence de ponts, mai et juin n'ont pas été du même tonneau mais dans l'ensemble, selon une enquête du comité régional du tourisme, les professionnels se déclarent plutôt satisfaits de la fréquentation. C'est le cas, en particulier, des campings, contents à 64%. Ce beau printemps augurerait-il d'une saison remarquable? Sans en avoir la certitude, les professionnels l'espéraient en tout cas quand nous les avions interrogés, début mai. Certains signes le laissaient présager. Aujourd'hui, leurs prévisions sont plus prudentes. Non pas que leur optimisme ait disparu mais ils sont plus nuancés qu'il y a deux mois.
Les propriétaires de meublés inquiets
C'est le cas, par exemple, à l'office de tourisme de Roscoff (29) où l'on reconnaît que les réservations se font parfois attendre. «Certains ont très bien loué, d'autres moins, tout dépend des équipements. Ce sont les loueurs de meublés qui ont le plus de difficultés. Il y a encore pas mal de périodes inoccupées». La première quinzaine de juillet, sans surprise, mais août n'est pas non plus complet. À Quiberon, le constat n'est pas très différent. «Les meublés souffrent d'une réservation tardive. Les propriétaires sont parfois inquiets», observe Karine Piquet, la directrice de l'office de tourisme. À l'office de Bénodet (29), Sarah Belasky, évalue à 50% le taux de réservation des meublés. Certains propriétaires s'étonnent de ce retard à l'allumage. Comment expliquer cet attentisme? Pour la directrice de l'office de Bénodet, «les gens parient sur une baisse des prix». Certains loueurs ont déjà, d'ailleurs, commencé à le faire. Il suffit d'aller sur certains sites de location pour le vérifier.
Plutôt mieux pour les campings
Dans les campings, le son de cloche est différent. «C'est plutôt mieux que l'an dernier», souligne l'exploitant du camping des Sables Blancs, à Concarneau (29). «Ça va plutôt bien pour les campings, même pour les haut de gamme», constate Karine Piquet. Président régional du syndicat de l'hôtellerie de plein air, le Morbihannais Jean-Yves Le Floch confirme: «Il y a une hausse des réservations sur les mobiles homes et les chalets, le locatif a vraiment pris le pas sur le camping pur». Une hausse évaluée entre 5 et 10% mais qui, pour une grande part, tient, selon Jean-Yves Le Floch, à la baisse des prix. «C'est le moyen le plus efficace pour attirer les gens et augmenter le nombre de nuitées». L'hôtellerie traditionnelle semble également tirer son épingle du jeu. «C'est plutôt bien, les séjours sont encore d'assez longue durée et les Anglais et les Néerlandais sont déjà là», indique la directrice de l'office de tourisme de Quiberon.
La météo déterminante
Les enquêtes auprès des touristes ont beau dire que la météo n'est pas leur premier critère de choix, elle fera au final tout de même la différence. C'est elle qui décidera du sort de la saison. Entre une saison moyenne et une bonne saison. «Deux jours de mauvais temps et malgré le prix du carburant, les gens s'envont», observe Jean-Yves Le Floch. Difficile, dans ces conditions, de prévoir ce que sera la saison. «On vit au jour le jour», reconnaît Sarah Belasky. Mais comme ses collègues, elle se veut confiante. |