Londres-Manal Ameer
L'Académie Royale des Art de Londres organise une importante exposition de l'héritage turc sous le thème: "Turcs : un voyage de mille ans". Elle sera ouverte jusqu'au milieu d'avril.
L'exposition mène les visiteurs à travers les différentes civilisations de l’Asie Centrale. A travers cette visite on découvre les empires qui se sont succédés en Turquie. Cette exposition met en lumière l'héritage artistique turc, et comment il a influencé et a été influencé par les diverses cultures des pays auxquelles les Turcs ont été confrontés à travers leurs conquêtes et explorations de continents différents. L'exposition inclut dix galeries différentes qui sont conçues dans un ordre chronologique et couvrent la période entre (600 - 1600). Le voyage commence au septième siècle, l'origine des Turcs comme groupes nomades, et se termine avec l’époque du grand Empire islamique turc, l'Empire Ottoman. Il apporte aussi un éclairage sur les différentes dynasties turques qui ont gouverné dans la région pendant ce millier d’années : les Seljukides, les Timourides, les Mongols et finalement les Ottomans. Un bref résumé est donné au sujet de leur ascension et déclin.
La Route de la soie
Le premier arrêt dans ce voyage est la Route de la soie qui reliait l'Est et l'Ouest. Les premiers négociants Chinois ont utilisé cet itinéraire pour apporter leurs produits au reste du monde. Ce commerce a enrichi la région par la diversité de peuples qui l’ont utilisé. La Route de la soie avait joué un grand rôle dans le brassage culturel de la région.
Les différentes religions qui ont été embrassées par les habitants de la région et leurs rituels sont exposées dans toutes les galeries. Cela va du Bouddhisme, aux religions révélées, Judaïsme, Christianisme et Islam. La religion dominante durant cette période était l’Islam.
Les Seljukides en Iran et en Turquie
Les Seljukides ont été la première dynastie musulmane turque à gouverner dans la région. Son nom provient de son fondateur, Seljuk qui était un chef militaire à Oghuz. Il s’est converti à l’Islam en 985. Les Seljukides ont établi un grand empire qui s’est étendu de la Chine à la Méditerranée.
Pendant leur règne, ils ont battu les Byzantines et conquis l'Anatolie. La partie de la dynastie qui a gouverné cette dernière région était connue sous l’appellation : Les Seljukides Anatoliens. Après leur arrivée au pouvoir, l’émigration des tribus Oghuz en Anatolie a commencé.
Cela a contribué grandement à la naissance de nouveaux modèles d'art dans la région, par suite de courants ethniques et culturels différents. Il y avait pendant la période Seljukide un afflux de poètes et d’artistes entre l'Iran, la Syrie et l'Anatolie. Leur mouvement a enrichi des domaines différents d'art tels que littérature, travail du métal, carreaux et tapis.
Dans cette galerie il y a des collections d'art, de littérature et de calligraphie. On y trouve aussi des exemplaires de Corans écrits dans des styles différents. Il y a aussi des livres Sufi (mysticisme) en arabe et en persan.
Un des livres exposés dans cette galerie est une version du livre célèbre de "Kalila et Dimna" écrit en persan. L'attention de visiteurs a été attirée cependant par le "Livre des Rois" du 10e siècle en persan. Ce livre semble contenir le plus long poème dans le monde. Un autre livre important y présenté :"Facilité de Cœurs et Bonheur de la Merveille", du 13e siècle.
La prospérité ne s'était pas limitée aux seuls œuvres artistiques et littéraires, les carreaux et la céramique avec leur décor spécial ont été aussi célèbres. Un des carreaux exposé dans la galerie comprend des écrits Spirituels de Jalal Addine Arrumi. Un thème majeur du travail est un "appel à la camaraderie et à l’unité entre êtres humains", cela a été utilisé comme "un antidote pour les bouleversements qui ont marqué l’Anatolie contemporaine". C'étaient ses partisans qui ont établi plus tard l’ordre Mevelvi Sufi.
Il y a aussi des images différentes de la vie quotidienne des habitants. L’une d’elle est une histoire, où le thème est raconté à travers un poème écrit à côté de l'image. Cela reflète la relation entre art visuel et littérature à cette époque.
La dynastie Timuride
Les Timurides se réfèrent à leur fondateur Timur (1330 - 1405), connu en Occident sous le nom Timur Lang, dont l’histoire sanglante est bien connue. Il était un homme militaire brutal et a utilisé l’art pour servir ses buts militaires. Il a parrainé l’art et l’architecture pour créer un sens de la communauté entre Musulmans qui étaient d'origine différentes, Persans, Turcs et Mongols. La collection présentée dans cette galerie donne une idée du caractère militaire des Timurides : armures de guerrier, épées et casques. Il y avait aussi une grande pierre où était gravée en arabe l’histoire d’une bataille des Timurides. L’histoire de l’art Timuride n'est pas très différente de sa nature militaire, elle reflète sa brutalité et sa violence. Cette dynastie asservissait les meilleurs artistes et architectes de toute ville capturée, puis les emmenait à sa capitale pour la servir. Ce sont eux qui ont construit Samarkand et en ont fait la plus grande ville de ce temps.
La dynastie Timuride a bâti un Empire vaste qui s’est étendu de la Turquie à l‘Inde et qui a périclité en 1530.
L'Empire ottoman
La dernière galerie est attribuée au plus grand Empire des Turcs, l’Empire Ottoman. Une brève histoire de la dynastie Ottomane est exposée, parallèlement à quelques affaires personnelles des Sultans, portraits, écrits religieux, et livres.
L'exposition met l’accent sur les trois principales époques de l'Empire, considérées comme périodes d’essor de l'art et de la littérature. Ce sont les règnes des sultans Mehmed (1451-1480), Selim (1481-1512) et Suleyman (1520-1566)
Û l'entrée de la galerie, le visiteur est accueilli par un portrait du Sultan Mehmed qui a fait mieux que ses prédécesseurs et a inspiré ses successeurs. C’est lui qui conquit Constantinople en 1453, et en fit la capitale de l'empire en la renommant Istanbul.
Après son annexion, Istanbul a été habitée par des gens d'ethnies et d’origines religieuses différentes. Leur afflux a aidé à la formation d’une société multiculturelle qui a donné lieu à un patrimoine artistique unique expression de cette diversité. Les Musulmans, les Juifs et les Chrétien, vivaient en harmonie dans cette ville. Ce mélange de gens a influencé l'art Ottoman, mais n'a pas affecté son identité distinctive qu’on peut constater à travers la galerie.
Art et littérature avaient prospéré pendant le règne de Mehmed. Les livres ont été publiés dans différentes langues différentes : arabe, persan, grecque, latin, et turc. La plupart des articles présentés dans cette galerie ont une touche islamique. Il y a aussi des vêtements de Sultans, et une belle collection de bijoux.
Cette exposition est un des événements spéciaux qui élargissent l’horizon du visiteur et l’aide à connaître le patrimoine de l’Islam médiéval. Les visiteurs découvrent des choses susceptibles d’émerveillements dans ce voyage en terre turque. |