FMDT.ma –10/09/2012
La ville de Mohammedia continue de brader ses richesses et ne concentre pas ses efforts sur un réel repositionnement touristique, balnéaire estival et de résidence notamment, pour acquérir plus de notoriété et convaincre davantage de visiteurs nationaux et étrangers d’y passer leurs vacances. Comment peut-on alors expliquer, dans une cité balnéaire aux multiples vocations, l’absence d’une politique de promotion d’événements nouveaux et récurrents susceptibles Mohammedia au rang des grandes destinations touristiques nationales ? Il n’y a pas longtemps, Mohammedia avait connu une animation particulière qui avait conféré à la ville et ses envions un attrait particulier.
Les habitants et les visiteurs se rappellent avec beaucoup de nostalgie le Festival de musique de Mohammedia, le Festival des fleurs, l’exposition artisanale et des produits du terroir, la Journée internationale de l’environnement, les Estivales de Mohammedia, etc. les festivals, contrairement à ce que pensent certains, sont une enceinte de réflexion, de paix et d’échange.
Ce ne sont pas uniquement des événements de chant et de musique, mais des lieux de dialogue qui décloisonnent les pensées, les idées et les talents, donnant à la ville un sens et un rayonnement. Mohammedia ne doit pas tourner le dos à la culture, à l’art et à l’animation, elle doit valoriser ses richesses et réfléchir sur un concept touristique lié aux changements actuels, à ses besoins réels et aux spécificités de sa région. Le plus important est de mettre la culture et l’animation au service de l’essor du tourisme. Mohammedia, aussi paradoxal que cela puisse paraître, n’exploite pas les produits culturels et artistiques et ne les met pas au service du développement durable.
L’animation, un atout pour une meilleure relance
Le manque d’animation se répercute négativement sur le développement touristique de Mohammedia, c’est un handicap qui freine les ambitions et ne permet pas une meilleure valorisation des atouts de la cité des fleurs. Le soleil et la mer sont toujours présents, et les visiteurs ne viennent pas uniquement pour ces deux éléments, mais pour d’autres choses plus importantes : l’histoire de la ville, le mode de vie de ses habitants et leur culture. Mohammedia ne dispose pas de musée, ne programme pas de représentations théâtrales, avec un déficit préoccupant au niveau des galeries d’expositions, etc.
Comment sauver la destination Mohammedia ? Tout simplement en valorisant ses atouts et en exploitant intelligemment le produit culturel et artistique. Valoriser les atouts de Mohammedia et sa région passe indéniablement par une réflexion sur un repositionnement réfléchi du tourisme à Mohammedia et sa région. Les responsables doivent cibler le tourisme balnéaire, rural et de découverte.
Les capacités hôtelières classées de la ville de Mohammedia s’élèvent à 640 lits. Les unités d’hébergement non classées représentent 110 lits. Cette infrastructure est renforcée par des unités para-hôtelières constituées par des campings, des centres d’estivage, 6 agences de voyages et 3 agences de location de voitures. Mohammedia est réputée pour ses restaurants de spécialités de fruits de mer et de poissons.
La ville compte ainsi une dizaine de restaurants qui sont pratiquement tous concentrés autour du port. En plus de la réouverture attendue des grandes unités hôtelières établies dans la ville, des projets phares sont programmés : Dream Village, un aquaparc et une marina. Il est également prévu d’aménager 5 plages dans le cadre de la nouvelle ville de Zénata. Sachant que la ville de Mohammedia dispose déjà de 13 km de plages, dont certaines ont besoin de plus d’aménagement et d’une meilleure gestion.
Le volet environnemental ne doit pas être relégué au second plan, la politique de préservation de l’environnement doit cibler une lutte continue contre la pollution sous toutes ses formes. L’atout vert, rural et de découverte doit être exploité, Mohammedia dispose de forêts et de sites exceptionnels : une forêt de 100 hectares à Oued N’Fifikh et une autre de 60 hectares à Chellalate, une zone humide de 200 hectares, le site des cascades de Chellalate, un lac au niveau du barrage Oued Hassar ainsi qu’un arrière-pays inexploité. Autant d’atouts qui nécessitent une politique d’aménagement et de valorisation, un préalable indispensable pour mettre les richesses de Mohammedia et sa région au profit d’une politique touristique efficace.
Renforcement de la capacité litière
Le secteur du tourisme est un puissant levier de progrès économique. Il favorise la création d’emplois, encourage la diversification économique et accroît les rentrées de devises. L’essentiel pour les responsables est d’orienter leurs efforts vers la mise en relief des potentialités et richesses naturelles, culturelles et artistiques de Mohammedia et de sa région pour les propulser dans le créneau des lieux de loisirs. Ceci ne peut se faire sans une animation soutenue et diversifiée, l’aménagement de la deuxième tranche de la corniche, un renforcement de la capacité litière de moyenne gamme, etc. |