le-Matin : 11.11.2008
Conscients des grands défis que pose la crise financière internationale, les responsables et les professionnels du secteur du tourisme marocain s'accordent à souligner la nécessité de s'adapter aux nouvelles donnes, voire même de tirer profit d'une crise mondiale de plus en plus patente.
"Adaptation intelligente", "communication agressive", "conquête de nouveaux marchés" ou encore "vigilance permanente" reviennent comme des leitmotivs dans les déclarations de ces responsables et professionnels, présents à l'édition-2008 du World Travel Market (WTM) de Londres. Ils n'hésitent pas à qualifier de "titanesque" le défi qui se pose pour maintenir le Maroc dans la position de choix qu'il occupe sur l'échiquier touristique mondial, tout en se disant "confiants" dans l'avenir.
"Le Maroc continuera de mettre en œuvre la Vision-2010 tout en procédant à un re-profilage des priorités", a confié à la MAP le ministre du tourisme et de l'artisanat, Mohamed Boussaid, expliquant que ces priorités portent notamment sur la Vision-2010, l'accélération du Plan Azur, le renforcement de la communication, la professionnalisation des métiers du tourisme et l'amélioration de l'environnement touristique.
L'incertitude qui plane sur l'industrie touristique mondiale et les risques qui guettent les économies des principaux pays émetteurs de touristes notamment en Europe, "impose une certaine adaptation", a souligné le ministre, faisant observer qu'"il existe plusieurs facteurs qui confortent le Maroc dans sa position et sa capacité de résister et même de dénicher de nouvelles opportunité".
Notant que malgré la crise, l'industrie du tourisme a prouvé de plus en plus sa capacité de réagir aux chocs externes quelle que soit leur nature, le responsable a souligné que le Maroc dispose de points forts, reconnus par les principaux partenaires du Royaume, notamment la proximité des marchés, l'accord Open Sky (ciel ouvert) avec l'Union européenne (UE) qui permet au pays d'attirer de nouvelles compagnies aériennes du low cost ainsi que la diversité du produit touristique marocain dans ses dimensions balnéaire, culturelle, sportive, rurale et écologique.
Tous ces atouts, qui assurent une présence permanente du Maroc sur le marché, affirme le ministre du tourisme et de l'artisanat, sont renforcés par une volonté d'investir dans le domaine de la promotion avec une nouvelle orientation, consolidant les marchés traditionnels et se lançant à la conquête de nouvelles destinations, le but étant de rééquilibrer les baisses éventuelles sur certains marchés.
Et de souligner que le Royaume-Uni, qui est l'un des principaux émetteurs de touristes au monde, reste un marché prioritaire pour le Maroc, réalisant une forte croissance de l'ordre de 30% en 2007 avant de s'inscrire dans une tendance à la baisse en 2008.
Parmi les raisons de cette baisse, les professionnels marocains et britanniques, citent outre l'effet de la crise financière qui frappe la Grande-Bretagne, le dédoublement de la taxe ADP (Airport Duty passager) décidé par le gouvernement britannique et qui vise tous les pays non européens.
Sur ce registre, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, souligne que les responsables britanniques se montrent sensibles aux demandes du Maroc de revoir cette décision. Dans ce cadre "le Maroc a fait prévaloir des arguments juridique, économique et politique, dont l'accord open sky avec l'UE, le statut avancé dont il dispose avec l'Union pour exiger un traitement plus équitable", a-t-il dit, ajoutant que le Maroc attend toujours la réponse définitive du gouvernement britannique dans ce sens.
M. Boussaid s'est, par ailleurs, dit "confiant qu'en 2009, le Maroc prouvera encore une fois que son industrie touristique est dotée d'une meilleure capacité de résistance car bâtie sur des fondations solides".
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