Les hôtels des grands TO, notamment àAgadir et Marrakech, affichent des taux d’occupation intéressants. Certains établissements baissent les prix pour augmenter le taux d’occupation.
Ramadan ne constitue apparemment plus une source de crainte pour les hôteliers. Certes, si les touristes marocains préfèrent rester chez eux durant le mois de jeûne, les TO étrangers, en revanche, ont depuis longtemps intégré cette variable dans leurs calculs. «Ramadan n’est plus une surprise pour nos clients, et, cette année, on peut dire qu’il n’y a pratiquement pas d’impact, ou très peu, sur notre activité de manière globale», relève, tout sourire, Marc Thépot, DG d’Accor Maroc.
Mais, précise le responsable d’Accor, il faut distinguer entre les hôtels 5 étoiles, qui font pratiquement le taux de remplissage habituel, et ceux de la chaîne Ibis Moussafir, fréquentés plus par une clientèle marocaine qu’étrangère. Si on devait calculer l’incidence de Ramadan sur l’activité de ces derniers établissements, Marc Thépot estime que la baisse ne dépasserait guère les 4 %, que ce soit en termes d’occupation ou de chiffre d’affaires. Cela est dû essentiellement au manque àgagner des repas de midi et d’autres activités annexes. Mais la plupart des hôtels se rattrapent en organisant des ftours, ajoute-t-il.
De nombreux hôteliers avouent, cependant, que c’est au niveau de la gestion du personnel qu’ils sont appelés àfaire des ajustements. En effet, le personnel hôtelier se lève généralement tôt et se couche tard, ce qui n’est pas évident àgérer durant ce mois.
Abdellatif Kabbaj, patron des hôtels Kenzi, estime que, par rapport àl’année dernière, Ramadan n’a pas plus d’impact, sinon que «le personnel est moins souriant et qu’après la rupture du jeûne, il y a une petite tranche horaire où l’on ne trouve pratiquement personne». Un petit détail au sujet duquel les responsables des établissements ne manquent pas de sensibiliser la clientèle.
D’une manière générale, tempère Salaheddine Naciri, directeur des hôtels Atlas Médina et Atlas Marrakech, «c’est le marché qui commande, et pour cette année, c’est un bon Ramadan, même si l’activité reste faible». D’ailleurs, dit-il, «Ramadan n’est plus une affaire purement musulmane puisque, au moment même de la signature des contrats, il est intégré dans les négociations». Ainsi, plusieurs hôtels baissent leurs prix durant cette période pour pouvoir s’assurer un taux de remplissage correct, tandis que d’autres profitent de ce mois pour faire les travaux de rénovation et d’entretien.
Calme plat àFès et Tanger, Agadir tient bon
Toujours est-il que les touristes étrangers savent, avant de voyager, qu’ils se rendent dans le pays d’accueil en pleine période de Ramadan, et «certains font même ce choix délibérément, soit pour une question de prix, soit tout simplement parce qu’ils n’aiment pas les périodes d’affluence», affirme un agent de voyages.
Chez les professionnels, on tente même d’anticiper et de réfléchir dès aujourd’hui sur l’attitude àadopter durant ce mois où l’activité est au ralenti. Si l’on en croit Marc Thépot, son groupe réfléchit dès àprésent sur les mois de Ramadan des années àvenir, car ce sera en plein été. «Les journées sont longues et, comme on sait que les touristes ne reportent pas leur voyage en raison de Ramadan, il faudrait dès àprésent élaborer une gestion du personnel adaptée àcette période». Il est vrai que cela pose quelques problèmes pour ce qui est des circuits et des visites guidées, mais rien de rédhibitoire.
Pour le cas d’Agadir, la situation est particulière, car la destination est en pleine basse saison. Malgré cela, les hôtels des grandes chaînes adossées àdes TO affichent des taux de remplissage honorables : plus de 70 % pour certains. Car, comme le souligne un hôtelier de la ville, c’est en basse saison que l’on reconnaît le bon produit.
A Fès et Tanger, tous les hôteliers vous diront que l’activité est très calme. Exceptés les groupes prévus de longue date, les clients se font rares dans les deux villes.
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