Casablanca (www.lematin.ma) 19.11.2005 | - La faiblesse de l'infrastructure hôtelière de la capitale freine le développement du tourisme àRabat. Celle-ci est dotée de l'une des faibles capacités hôtelières du Royaume. Elle n'offre que 4400 lits. Pour ce, elle a besoin d'un grand effort pour attirer le nombre des visiteurs convoités.
La construction d'autres hôtels en fonction des cibles identifiées s'impose. La capitale se positionne de loin derrière Agadir et Marrakech. Les nuitées àfin 2004 sont estimées à476.000 et les arrivées à280.000. La durée moyenne de séjour n'est que 1,7 nuit tandis qu'àMarrakech elle est de l'ordre de trois nuits. La destination de Rabat ne représente que 3,6 % du marché national alors que la ville ocre s'en accapare de 31,6 %. Le constat interpelle les professionnels.
Cette faiblesse est un handicap qu'il convient de transformer en opportunité de manière àcréer une capacité d'accueil additionnelle pour le produit Rabat et Région. Quelque 5500 lits supplémentaires doivent être offerts soit 20 autres hôtels. Texture du produit, style d'hôtellerie et autres formes d'hébergement sont àprévoir.
Mais, il est àsouligner que récemment, on enregistre une nette amélioration. En effet, le nombre de nuitées touristiques enregistrées dans les hôtels classés de Rabat durant le premier trimestre de l'année 2005 est estimé à273.599, soit une augmentation de 20% par rapport àl'année écoulée (228.663 nuitées).
Selon un rapport du Conseil régional du tourisme, cette hausse a concerné des ressortissants de France, des Pays arabes, d'Espagne et du Canada. Quant au tourisme interne, il est en régression. Il occupe une part de marché de 28 % (moins de 5 % que l'année précédente).
Les hôtels 4 et 5 étoiles totalisent 56 % de part de marché ; chose qui confirme bien le positionnement de la ville sur le créneau moyen et haut de gamme. L'hôtellerie 3 étoiles totalise 28 % de part de marché.
L'intérêt du CRT est focalisé sur plusieurs aspects : destination culturelle, balnéaire, tourisme d'aventure et de randonnée, pêche, chasse… Il est constaté que bien qu'étant principalement une destination d'affaires, la capitale n'a pas échappé au contre-coup de la conjoncture internationale depuis fin 2001. Après le marché national, le marché français se détache très légèrement des marchés arabe, américain, italien, espagnol et japonais. La France est le premier marché pourvoyeur de touristes étrangers vers le Maroc. La capitale n'échappe pas àcette donnée. Un effort doit se faire dans ce sens. En effet, si le tourisme international de séjour subit les fluctuations qu'impose la conjoncture, le tourisme dit MRE continue de prospérer sur le Maroc.
Autre chantier àlequel compte bien s'attaquer le CRT : le transport aérien dont la politique doit absolument changé. L'aéroport de Rabat est destiné aux particuliers. Il est prioritaire de modifier cela àl'avenir. Mais la RAM doit recevoir des choses concrètes. Le souhait de voir Rabat desservie par des compagnies àbas prix supposera au préalable un packaging adéquat et l'élaboration d'un produit touristique adapté, diversifié et attractif.
Rabat mérite un tourisme développé àl'instar des grandes capitales mondiales. Elle n'est pas une destination ordinaire. Selon les responsables du conseil régional du tourisme, c'est un symbole fort de l'histoire passée et récente de notre pays. C'est une ville qui porte un nom àrésonance puissante au Maroc et dans le monde. Ils pensent que les vestiges historiques de Rabat et Salé confèrent au binôme un intérêt culturel et historique de premier ordre. Les paroles àelles seules ne suffisent pas. Des actions concrètes sont attendues.
On souhaite que le développement de la vallée de Bouregreg influe énormément sur son tourisme. Espérons-le !
Créé le 25 novembre 2004, le Conseil régional du tourisme de Rabat et Région s'assigne bon nombre de missions : la contribution au développement de l'industrie touristique au sein de la région de Rabat en harmonie avec les orientations de la vision 2010, la mise en œuvre des conditions nécessaires afin d'assurer un développement durable du tourisme dans la région, la fédération d'une action globale et consensuelle àmême de focaliser l'attention des pouvoirs publics et des acteurs majeurs du secteur…Il est représenté par plusieurs instances.
Le secteur associatif privé composé des associations professionnelles régionales exerçant dans le domaine du tourisme y font partie. Les professionnels promoteurs développeurs du secteur dans la région, les collectivités locales et régionales, les chambres de commerce, d'industrie et de services ainsi que les chambres d'artisanat de la Région œuvrent aussi au sein du CRT.
Ceci sans oublier les représentations des administrations publiques et organismes semi-publics de la région : l'Office national marocain du Tourisme, l'Office national des aéroports, le Centre régional d'investissements, Royal Air Maroc et l'Agence urbaine… |