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Tourisme et Constitution
A travers notre participation aux expositions internationales de tourisme et de voyage, et de par notre expérience personnelle de voyage durant 58 ans dans la plupart des pays arabes et européens, on a pu dégager une vision sur les portées civilisationnelles du tourisme dans le devenir des pays et des peuples. Le tourisme comporte la liberté, la démocratie, l’industrie, l’économie, le développement et le confort des peuples. C’est aussi un facteur permettant la dissolution des différences entre peuples, nations, confessions et de toutes causes d’extrémisme. Dieu a dit : «ش hommes! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand- Connaisseur. » (Al Hujurat/13). D’habitude, l’élaboration des Constitutions concerne les aspects de politique générale, tels que la séparation des pouvoirs et la détermination des limites de chacun d’eux, et n’aborde pas les domaines scientifiques et culturels, dont le tourisme. Cette omission par les Constitutions du tourisme et des exigences de son développement et de son soutien est due au fait que cette activité humaine ne s’est pas développée comme les autres sciences civilisationnelles et technologiques qui ont été une sorte de boussole illuminant la voie de l’être humain et lui permettant de voir, d’entendre et de sentir son semblable àtravers la planète, car il n’y a plus de frontières entre êtres humains. Le tourisme engagé jouera un grand rôle dans les pays musulmans, dont l’Irak qui jouit de divers atouts touristiques, s’il les utilise àbon escient, les prend en compte et leur fournit l’infrastructure nécessaire, et ce sans entrer en contradiction avec nos valeurs et croyances religieuses. Parmi ces nécessités, il faut que le tourisme ait une place dans la Constitution et un intérêt particulier de la part des législateurs. Dernièrement, l’Organisation Mondiale du tourisme (OMT), issue de l’ONU, s’est distinguée àtravers diverses conférences élaborant les bases futures du tourisme, notamment en ce qui concerne les aspects éthique et environnemental. Un code a été proposé au congrès de l’OMT tenu àIstanbul en 1997 ; et en 1999 un code en dix point a été établi relatif aux moyens de préserver les ressources touristiques àtravers le monde et le partage équitable des bénéfices qui en sont tirés. Ce code a été adopté par l’ONU en 2001. Il est fondé sur les principes de durabilité, de participation des habitants locaux dans la planification, le développement et le contrôle de l’activité touristique. Neuf points sont réservés aux destinations touristiques, gouvernements, compagnies touristiques, agences de voyage, professionnels du tourisme, investisseurs et touristes. Quant au dixième, il concerne l’application des articles du code, àtravers la formation et le travail du Comité international de l’éthique dans le tourisme. 70 pays membres dans l’OMT ont participé àl’élaboration de ce code. Si le tourisme attire l’intérêt du droit international et est adopté par une institution principale dans le monde, telle l’ONU, les Constitutions arabes ont tout intérêt àcomporter des articles relatifs au tourisme. Il est ànoter que des pays arabes, tels l’Egypte et la Tunisie, et musulmans, tel l’Indonésie, jouent un rôle important dans le Comité international d’éthique. De même, les pays arabes disposent globalement de destinations touristiques diversifiées, allant du tourisme balnéaire au tourisme religieux. Ainsi, les pays maghrébins mettent l’accent sur les tourismes balnéaire, saharien, culturel et médical. L’Egypte offre un produit diversifié : outre ce qui vient d’être cité, elle dispose de l’université Al-Azhar, la Mosquée Al Hussein, Assaydat Zaynab, et d’autres mosquées et lieux religieux. L’orient arabe présente toutes ces catégories de tourisme avec une particularité religieuse saillante, notamment en Arabie Saoudite, en Irak et en Palestine. Etant donnée la sensibilité religieuse spécifique de la région arabe, l’éthique arabo-islamique et les traditions, il est indispensable d’élaborer des règles éthiques spécifiques àcette région, àfaire connaître au monde entier et pouvant constituer un apport au code de l’OMT. La même chose peut être appliquée par les autres pays islamiques, notamment en Asie du sud-est, aux Maldives, en Turquie et en Afrique. Etant donné que les Constitutions de l’ensemble des pays islamiques ont été élaborées àun moment où le tourisme n’avait pas une grande importance, et que leur amendement n’est pas envisageable par de nombreux gouvernements préoccupés par d’autres problèmes, l’Irak présente une occasion unique d’introduire dans la nouvelle Constitution en préparation un article relatif au tourisme. Malgré les atteintes aux valeurs humaines que subit actuellement l’Irak de la part de certains groupes s’infiltrant de l’étranger, cette situation sera inéluctablement dépassée ; les Etats voisins devant coopérer pour y mettre un terme, afin que le vent de liberté puisse souffler sur leurs pays. La liberté étant la colonne vertébrale du tourisme et l’avenir radieux de leurs peuples. Nous souhaitons que ceux qui oeuvrent àl’élaboration de la Constitution irakienne réservent un grand intérêt au tourisme et àses exigences de développement avec toutes ses dimensions que nous ne pouvons décliner toutes ici, car elles concernent l’ensemble des aspects historiques, religieux, civilisationnels, culturels, industriels et architecturaux ; àleur tête la liberté de voyager de et vers l’Irak. Sachant que ce dernier est entouré de six pays, dont chacun dispose d’atouts touristiques et religieux d’ordre international qu’on ne trouve chez aucun autre groupe de pays. Le tourisme entre ces pays et entre ceux-ci et le reste du monde est une source de richesse qu’aucune autre ne peut égaler. Ce qui exige une révolution dans nos Constitutions afin de pouvoir l’intégrer et pour qu’il puisse être la base de notre action. Nous invitons la commission en charge de la rédaction de la Constitution d’étudier profondément les numéros de « Tourisme islamique » et ses informations sur son site électronique, particulièrement celles de l’Irak, qui attirent actuellement l’intérêt d’universités européennes et mondiales, où l’on trouve de nombreux articles sur le tourisme en Irak, notamment mes deux articles : « L’Irak deviendra-t-il une destination touristique? » (paru au n° 7) et « Le tourisme fluvial » (paru au n° 8). Dans ces articles, il y a un recensement des principaux domaines touristiques de l’Irak et une invitation àl’investissement dans les régions des fleuves et marais àdes fins touristiques. L’aspect dominant du tourisme en Irak actuellement est le tourisme religieux, et il a été laissé se développer sans normes puisque ce type ne présentait pas un intérêt pour le système dominant. Mais, si on veut envisager l’ouverture de l’Irak àtous les types de tourisme, il faut qu’il y ait des normes àrespecter. Certaines normes sont disponibles dans le Code de l’OMT ; d’autres nécessitent des études détaillées et l’élaboration de règles constitutionnelles. Et ce dans le sens de préserver les sociétés locales des effets négatifs du tourisme, dont notamment les communautés rurales, tells celles des marais. Sans entrer dans les détails juridiques, nous croyons que le simple fait de consacrer au tourisme quelques articles de la nouvelle Constitution serait àmême de mettre en valeur son rôle et de le renforcer face aux défis de l’avenir. Cela serait aussi une garantie pour consolider l’investissement dans cette industrie vitale. Aussi est-il nécessaire de déterminer les secteurs qui vont investir dans le tourisme : public, privé, local, arabe et international. Il faut également mentionner le rôle important des infrastructures, tels que équipements touristiques, moyens de transport… Il est aussi nécessaire de mettre en relief l’introduction du tourisme dans le système scolaire, la création de facultés spécialisées dans tous les métiers du tourisme et la formation des cadres en les dotant des informations historiques, de la déontologie du métier et de langues étrangères. Il faut enfin former des chambres touristiques englobant tous les ministères, les établissements publics et les professionnels du secteur ; qui vont prendre en charge le développement du tourisme et l’élargissement de ses perspectives. Nous avons adressé àcet effet des dossiers et des lettres au premier ministre provisoire actuel de l’Irak, le Dr. Ibrahim Al-Jaafari, dont des copies ont été envoyées àla commission chargée de la préparation de la Constitution et aux organismes intéressés par le tourisme. Nous espérons qu’ils prendront avec sérieux nos propositions, car l’Irak a besoin pour sa reconstruction d’un énorme travail dévoué. La meilleure construction étant celle basée sur des conceptions justes et étudiées. Si la nouvelle Constitution de l’Irak fait une sérieuse mention au tourisme, ce sera une heureuse initiative pour les pays voisins, et pour les pays arabes et musulmans, qui sera bénéfique pour tous. Nous implorons Dieu le Tout puissant de nous aider àrendre service ànotre communauté islamique, en général, et ànotre cher Irak, en particulier. Que Dieu nous guide dans la réussite.
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