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Nos chiffres arabes et le tourisme
Mes interrogations et mon intérêt pour les chiffres se concrétisaient de jour en jour depuis le début des années 80, suite àma publication des deux revues, « Al Hidaa » (la chaussure) et « Arridaa » (l’habit), éditées en arabe et en anglais, et qui portaient sur les questions scientifiques, économiques et professionnelles. La nature de ce qui y était publié exigeait parfois des tableaux et des chiffres. Lors de la préparation de chaque numéro de ces revues, je ressentais une certaine gène et souffrance, car je ne voyais aucune raison àutiliser deux types de chiffres, qui étaient de surcroît tous les deux arabes. D’autant plus que les chiffres orientaux sont plus difficiles àécrire et àlire et l’éventualité de l’erreur y est beaucoup plus grande. Pour tout cela, l’utilisation des deux types de chiffres était, dans mon sens, une perte de temps et d’effort, ainsi qu’une entrave àla créativité artistique et scientifique dans la mise en page et la réalisation, pour lesquelles, les chiffres arabes internationaux ont de meilleurs qualités que les chiffres orientaux. Au fil des jours, je tendais plus àutiliser les chiffres arabes internationaux, qui sont utilisés en Occident et dans la plupart des pays du monde, appelés « chiffres arabes », au lieu des chiffres orientaux, appelés « chiffres indiens ». Par commodité, on appellera les premiers chiffres arabes internationaux, et les seconds, chiffres orientaux. Après cela, j’avais insisté auprès des opérateurs qui saisissaient les textes des articles des deux revues, ainsi que lors des achats d’ordinateurs, de choisir les chiffres arabes internationaux. Toutefois, les programmes des ordinateurs arabes développés alors ne fonctionnaient qu’avec les chiffres orientaux. Le fait de changer les chiffres orientaux en chiffres arabes internationaux était une opération complexe et longue. Il fallait changer chiffre par chiffre. En conséquence, il y avait dans les textes arabes un mélange de chiffres arabes internationaux et de chiffres orientaux. Le souci du changement dominait mon esprit lors de chaque acte de rédaction, d’édition de revues ou de livres. Lorsque j’ai publié mon livre « Al Ibadate Al Maliya fi Al Islam » (Le bon usage de l’argent en Islam), j’étais déterminé àmettre en Å“uvre ce que je croyais juste, àsavoir utiliser les chiffres arabes internationaux, même pour les versets coraniques; étant convaincu que ces chiffres ont un avenir prometteur. En outre, les chiffres utilisés au Maghreb arabe, sont les chiffres arabes internationaux. Les Musulmans d’Afrique du nord ont eu le mérite d’introduire ces chiffres en Europe àtravers l’entrée de l’Islam en Andalousie. En conséquence, il y a deux types de chiffres utilisés dans le monde arabe: les chiffres arabes internationaux au Maghreb et les chiffres orientaux dans les autres. L’évolution de nos chiffres arabes àl’ère de l’ordinateur Les fondateurs de l’institution Diwane, spécialisée dans la préparation des logiciels en arabe, étaient trois jeunes ingénieux irakiens. Leurs programmes utilisaient, évidemment, les chiffres orientaux. Plusieurs années après, ces programmes ont évolué, parallèlement àl’entrée d’autres établissements dans l’élaboration de ces programmes en coopération avec les grandes firmes, telles Microsoft, Apple ou d’autres. Ainsi, les programmes développés ont pris diverses dimensions en répondant aux exigences des différents pays et de leurs langues. Pour les pays arabes, deux programmes ont été élaborés, l’un comportant les chiffres orientaux et l’autre les chiffres arabes internationaux. Et finalement, les programmeurs ont pu mettre les deux chiffres àla disposition de l’utilisateur, qui, d’un clic peut passer de l’un àl’autre, comme il le fait avec le type et la taille de caractère. De même, le chiffre oriental n’est plus désormais le seul chiffre utilisé par les mass médias arabes modernes. Ainsi, certaines chaînes de télévision arabes ont commencé àfaire usage des chiffres arabes internationaux. Mais, cela n’est pas appliqué, me semble-t-il, sur des bases stratégiques ou méthodologique régulières; puisqu’on voit sur la même chaîne parfois les chiffres orientaux et d’autres fois les chiffres arabes internationaux. Ce qui veut dire que le vent du changement a commencé àsouffler, mais de manière anarchique. Quant àla presse arabe locale, elle continue àsuivre le type de chiffres adopté par son pays. Toutefois, la presse arabe internationale, tels « Asharq al Awsat », « Al Hayate », « Al Quds » et d’autres, ont adopté les chiffres arabes internationaux, au lieu des chiffres orientaux utilisés par leurs pays. Malgré cela, de nombreux éditeurs d’ouvrage et de revues arabes n’ont pas encore pris conscience du problème des chiffres et se conforment àleurs milieux. Quant aux méthodes d’enseignement, on n’a pas encore constaté de prémices de changement dans ces pays arabes. Importance des chiffres dans le tourisme Il est de notoriété publique que le tourisme et le voyage sont les traits caractéristiques de la civilisation mondiale actuelle, dont personne ne peut se passer. Ils sont aussi importants que l’alimentation, l’air et les soins pour les corps et les âmes. C’est la principale voie de la culture humaine. Mais, alors, quel rapport entre les chiffres et le tourisme ? La réponse est que le tiers de la communication entre les peuples passe par les chiffres. Si les chiffres sont uniformes, chaque personne peut en déduire le sens. Pour le tourisme et le voyage, les chiffres sont quasiment uniformes. Si les chiffres sont différents, les tableaux sont soit blancs soit noirs pour les étrangers. Est-ce que le temps est arrivé pour que Est-ce que le fait de se réapproprier les chiffres qui portent encore notre appellation dans le monde entier et de les utiliser àla place des chiffres orientaux qui ne sont plus appropriés avec la nouvelle technologie, est quelque chose d’impossible, de complexe ou difficile ? La réponse est certes non. C’est une opération tout àfait simple avec les logiciels développés: il suffit aux opérateurs de quelques clics pour changer les chiffres d’un type vers un autre de tout texte arabe saisi sur ordinateur, quelque en soit la forme. Si notre communauté entend entrer dans la mondialisation et veut que le monde connaisse son patrimoine et sa civilisation, elle doit adopter les chiffres arabes internationaux. Ainsi, elle résoudra 33% des moyens de compréhension avec le monde et facilitera la tâche aux chercheurs et aux lecteurs. L’utilité sera davantage grande dans les champs de la création artistique et productive. Et on dépassera toutes les entraves ànotre intégration dans la civilisation mondiale. Aussi, est-il indispensable pour nous de nous réapproprier nos chiffres arabes, afin qu’ils puissent revivre en notre milieu et qu’ils soient le moyen de notre unification et de notre accès àla mondialisation. Retour des chiffres arabes au sein de la communauté Il faut que le projet de changement des chiffres soit présenté pour adoption àun sommet des chefs d’Etats arabes. La mise en Å“uvre des chiffres arabes internationaux doit s’effectuer dans un délai de trois àcinq ans. Les départements de l’enseignement, de la planification, de l’information et de la culture doivent constituer des commissions scientifiques qui vont émettre leurs recommandations. Après quoi, les responsables de ces commissions se réuniront pour adopter la forme définitive des moyens de ce changement et des délais de son exécution. Oeuvrons pour que ce changement dans les chiffres soit une véritable révolution culturelle qui permettra la libération des énergies scientifiques et créatives de noter communauté, notamment dans les domaines des nouvelles technologies de l’information et de la communication, en ouvrant la voie aux chercheurs et au secteur privé pour qu’ils participent activement dans cette opération de changement. Ainsi, s’ouvriront de nouvelles perspectives de travail et de gains àdes milliers de chercheurs et de créateurs de notre communauté. Et on sauvera l’opération du changement de type de chiffres de la routine des administrations de nos pays. Les pays aux langues les plus anciennes notamment en Asie, tels la Chine et le Japon, ont procédé au changement de leurs chiffres anciens par nos chiffres arabes. Peu de pays, dont des pays arabes, n’ont pas encore suivi ce mouvement mondial. Y aurait-il une réponse positive ànotre appel visant le retour de nos beaux chiffres arabes au sein de notre alphabet ? Que Dieu nous guide dans la réussite. A.S. Shakiry Copyright © A S Shakiry and TCPH Ltd. |
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Founded by Mr. A.S.Shakiry on 2011 - Published by TCPH, London - U.K | |||
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