Casablanca (Le Matin) 24/102005 - Un grand projet est en gestation àMohammedia. Il s'agit d'une plate-forme de logistique. Celle-ci élira domicile dans la partie sud-ouest entre la zone industrielle de Mohammedia et Aïn Harrouda. Cet espace de 500 ha est déjàraccordé au réseau ferroviaire et se situe àproximité du port. Il sera tout près de l'échangeur autoroutier Mohammedia-Aéroport et de la nouvelle gare ferroviaire qui sera aménagée àZenata.
A vrai dire les choses commencent àbouger àMohammedia quelques mois après la nomination du nouveau gouverneur, Abdeslam Zougar, qui a remplacé Mohamed Derdouri, aujourd'hui wali de la région Tadla-Azilal. Privilégiant le travail de proximité dont le citoyen a constamment besoin, M. Zougar n'a pas tardé àredresser la barre des différentes exactions et des divers dépassements constatés.
L'enthousiasme du gouverneur et sa disponibilité pour résoudre les problèmes de Mohammedia font qu'il fait souvent le déplacement. Dans les milieux proches du gouverneur, on indique que le nouveau concept de l'autorité ainsi exercé par ce responsable vise le rapprochement des citoyens de leur administration. Rappelons que cette préfecture compte, depuis 2003, deux communes urbaines (Mohammedia et Aïn Harrouda) et quatre communes rurales (Ben Yakhlef, Chellalat, Sidi Moussa El Majdoub et Sidi Moussa Ben Ali).
Aujourd'hui, les responsables locaux cherchent àdonner une nouvelle impulsion aux secteurs vitaux et aux grandes potentialités dont dispose cette région. Pour inciter les investisseurs àinvestir àMohammedia, le nouveau gouverneur s'attaque d'abord àl'esthétique de la cité des fleurs. Après le réaménagement paysager, très réussi, du parc des villes jumelées, qui s'étend sur plus de 3 hectares, le parc de la gare sera bientôt ouvert au public. Longtemps négligé, ce jardin est aujourd'hui réhabilité. Les travaux de clôture, l'entrée principale, la lagune, les airs de jeux, l'élagage et l'entretien des arbres, le bassin avec une nouvelle conception – le système d'éclairage, d'arrosage et autres, sont presque terminés. Quatre millions de DH ont été réservés àcette opération de rénovation. Situé àl'angle du Boulevard Hassan II et de la rue de Safi, il est devenu, avec le parc des villes jumelées, l'un des plus beaux espaces verts du Royaume. A noter qu'un budget de plus de 3 millions de DH a été consacré au parc des villes jumelées, dont l'entretien est àla charge de la raffinerie Samir. Le coût annuel de cette opération avoisine 1 million de DH.
D'autres projets dans les domaines de l'environnement et des infrastructures de base sont en cours de finalisation. Il s'agit de la réhabilitation du site des cascades (40 ha) et de la forêt (60 ha) d'Echellalate, située au nord de la commune urbaine de Mohammedia, par la création d'un acquaparc, un grand parc de loisirs et de distractions. Un plan d'aménagement de cette zone, longtemps délaissée, prévoit la construction d'un hôtel et d'un terrain de golf. La forêt d'Echellalate sera, quant àelle, aménagée en espaces verts pour l'exercice des sports de marche, jogging, vélos et randonnées. Seront aussi aménagés des sentiers, des lieux de promenade et de campement. De même, les autorités locales prévoient de doter la ville d'un grand parc de jeux àl'entrée ouest, en D'autres projets sont également programmés par la commune urbaine de Mohammedia. Des études sont en cours pour la réalisation d'un nouveau SDAU pour qu'il couvre aussi bien les communes urbaines que toutes les communes rurales. Une enveloppe de 18 millions de DH a été débloquée pour la construction des routes, de ponts et àl'acquisition de terrains pour les besoins d'infrastructures routières. Cette opération vise àfaciliter l'accès au centre-ville de Mohammedia en assurant àcette préfecture une meilleure connexion avec le réseau routier et autoroutier. Pour décongestionner la circulation et ouvrir la zone du littoral àl'urbanisation, des voies parallèles àla rue de Souss devraient être aménagées. De même, le boulevard Ryad qui va de Mesbahiate àl'ouest, àla Faculté de droit, àl'est, sera bientôt opérationnel, juste après que l'ONCF aura terminé le pont-rail qu'il est en train de réaliser au niveau de la cité universitaire. Ce projet va permettre la concrétisation d'efforts visant une meilleure desserte des différents quartiers et équipements publics, avec dédoublement de la pénétrante ouest àpartir de l'autoroute vers le boulevard Sidi Mohammed Ben Abdellah. Le coût de ce projet est estimé à160 millions DH. Les travaux de voiries et chaussées concerneront le boulevard de la résistance, du rond-point Bradaâ vers la plage, ainsi que plusieurs grandes artères de la ville basse. L'avenue de la résistance sera prolongé pour qu'elle mène directement àla plage. Pour sa part, le boulevard Hassan II sera embelli et aménagé sur une longueur de 6 km. L'objectif est de créer une avenue homogène sans refuge central. L'embellissement intégrera le mobilier urbain : abris de bus, éclairage, kiosques, taxiphones.
Sur un autre registre et grâce àla collaboration positive de Lydec, société française chargée de la gestion de l'eau, de l'électricité et de l'assainissement dans la région du Grand Casablanca, l'éclairage public est aujourd'hui rétabli dans certaines zones de Mohammedia, qui étaient obscures et dangereuses. Avec sa position stratégique entre Casablanca et Rabat, et de par son développement actuel, la cité des fleurs est largement concernée par le programme " villes sans bidonvilles ".
La préfecture de Mohammedia compte actuellement 63 bidonvilles répartis sur les 6 communes qui forment le sous-territoire administratif. Le nombre de ménages résidant dans les bidonvilles est estimé en 2003 à14.500 ; ce chiffre représente 24% de la population totale. Les bidonvilles installés sur cette préfecture occupent actuellement une assiette foncière estimée à147 hectares, soit une densité brute de 5,4 habitants par 100 m2. Les besoins en logements nécessaires pour la résorption de ces formes d'habitat sont évalués àprès de 15.000 logements sociaux ou lots de terrain, àproduire dans les années àvenir.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette convention intitulée "ville sans bidonvilles" qui lie la commune urbaine àl'Etat, des lots de terrain sont aménagés pour recevoir les bidonvillois des quartiers insalubres. Aussi et suite aux inondations qu'a connues la ville le 25 novembre 2002, la SNEC a-t-elle été chargée de la réalisation de logements sociaux destinés au relogement des sinistrés et ce en partenariat avec le secteur privé. Ce programme était destiné àreloger les sinistrés des 4 douars touchés par les débordements.
Il s'agit des douars Samir, Lhaj, Laârsat Manismann et Ghazouane. Le projet comportait la réalisation de 202 maisons familiales semi-finies et 6 commerces sur un terrain faisant partie de l'assiette foncière du lotissement Ryad Essalam, d'une superficie nette de 7344 m. Le coût de ce programme est de 15 millions de DH. Toutefois, les dernières opérations de relogement n'atteignent pas leur seuil de rentabilité et posent des problèmes de faisabilité de plus en plus graves, handicap réel àtout transfert de cette démarche àd'autres sites.
Face àce constat, la préfecture de Mohammedia a mis en place, àtitre expérimental, un Centre de Qualification Sociale dédié àl'accompagnement des populations fragiles par un réseau d'associations. Ce centre est un lieu d'expérimentation et d'optimisation de la relation d'intermédiation entre acteurs publics et population, dans le cadre d'opérations de résorption d'habitat insalubre.
Par ailleurs, la ville souffre d'un manque flagrant d'animation socioculturelle. Pour palier cette insuffisance, l'on table sur la construction d'une salle de cinéma Dawliz. Les responsables de la ville avancent que le théâtre de 1000 places, construit en 2000, est susceptible d'enrichir la vie culturelle de la ville.
Ce projet ne date pas d'aujourd'hui. L'idée remonte àl'année 1985 quand les autorités locales avaient décidé de mener des études de faisabilité de ce grand projet. Les travaux de construction n'ont commencé qu'en 1989. Situé dans la commune d'Al Alia, ce théâtre de Mohammedia est bâti sur les vestiges des bidonvilles qui proliféraient àl'époque sur une superficie de plusieurs milliers de mètres carrés. Le projet avait alors coûté plus de 70 millions de DH.
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