Cameroon Tribune (Yaoundé) 19 Octobre 2005 - Vingt-sept kilomètres séparent Foumbot de la capitale provinciale de l'Ouest Cameroun qu'est Bafoussam. C'est dire si ça va vite, d'autant que la route est bitumée et malgré quelques virages àhauts risques, que de merveilleux petits moments pour un si bref voyage. Une vingtaine de minutes maximum, contrôle de police et péage non compris.
Au péage justement, des jeunes gens et des jeunes filles vous assiègent avec des fagots et des plateaux de canne àsucre, le tout àdes prix défiant toute concurrence. Et certains passagers ne se gênent pas pour faire des provisions pour les jours àvenir. Tout autour du poste de péage, des champs de maïs àperte de vue attirent immédiatement les regards. Et toujours cette terre, ce sol d'un noir étonnant.
A un jet de pierre de là, le fleuve Noun qui a donné son nom au département charrie paresseusement ses eaux boueuses. Sur la route, des camions chargés àras bord de travailleurs agricoles se rendant dans les exploitations qui pullulent par ici. Ceux qui n'ont pas eu cette chance trottinent sur les bas-côtés, machettes àla main, dabas àl'épaule et quelques charges sur la tête, ou encore traînant un porte-tout rempli de vivres, de fruits, bois etc.
Dans le petit car de transport qui roule àvitesse raisonnable, les commentaires vont bon train sur les différents concours et promotions organisés par les principaux brasseurs, les dernières nominations dans le petit monde local de l'éducation nationale, avant que n'éclate une dispute entre un flic récemment affecté àFoumbot et une dame plutôt excentrique. L'un s'exprimant en français et l'autre en bamoun. On n'a toujours pas su s'ils se sont compris.
Et c'est avec quelque surprise qu'on se retrouve dans la banlieue de Bafoussam, notamment dans les villages Toukop et Banefo, avec leurs concessions en briques de terre et une décharge àciel ouvert où les vieilles carcasses de voitures se le disputent avec les ordures ménagères. Le relief devient alors un peu plus accidenté et la terre noire si particulière du Noun cède devant celle rouge caractéristique de la Mifi. Impossible alors de se tromper, d'autant que l'environnement devient plus bruyant et populeux : vous êtes àBafoussam. Un si bref, mais beau voyage.
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