www.tunishebdo.com.tn (3-9/10/2005)- Sabria, pour les férus des quatre noms et des rallyes, c’est le lieu où habituellement on fait dresser le chapiteau du bivouac en attente de la montée du jour pour une nouvelle étape de ces courses folles des bolides. Pour les autres, c’est le fond du sahara, ce monde complexe et simple àla fois. Ce lopin de terre de la délégation d’El Faouar dans le gouvernorat de Kebili a vécu depuis quelques jours un air de fête. C’était àl’occasion de la troisième édition du festival Sabria du patrimoine et de l’environnement célébré sous le signe de «qualité de la vie dans le Sahara». Les responsables ne pouvaient pas se tromper puisqu’ils ont pu sortir cette localité d’une monotonie lassante et faire d’elle le centre attractif de tout le gouvernorat àlongueur d’un week-end. Le programme a pu marier la tradition àl’exotisme et la découverte de l’art culinaire de ces contrées ; le tout sur fond de sable doré dans une parfaite harmonie avec des manifestations culturelles et artistiques. Varié, riche et intéressant, le menu a permis àcette manifestation de concurrencer ses aînées, réparties àtravers les gouvernorats du Sud-Ouest même si le festival international des oasis reste, de loin, imbattable. Le volet communicatif a comporté un colloque international ayant trait àla sauvegarde du patrimoine bedouin et saharien; une façon implicite pour rappeler que ce monde merveilleux garde encore son charme fascinant. A tout seigneur, tout honneur, un village patrimonial a été mis en place pour retracer la vie du désert et le rituel des bédouins, vieux habitués de cet environnement sublime, avec toute cette industrie saharienne qui tire sa référence de l’aptitude remarquable àfaire face aux caprices de dame nature, mais qui n’a pas empêché la créativité humaine de tirer profit de certains ustensiles pour en faire un art artisanal. Quelque part àSabria, les ruines d’un village font état d’une vie que l’on ose accepter aujourd’hui. C’est «Aouinet Rajah»: un site archéologique qui a fait l’objet de la visite d’une caravane constituée de touristes mais aussi d’originaires de ces contrées qui leur ont servi de guides. Mais le point d’orgue de cette manifestation reste â€â€ÃƒÂ coup sûr la préparation du «mlaoui»: le pain emblématique du sahara. C’était en plein air, cuisiné sur la chaleur du sable du désert et qui peut servir mille personnes; un record qui ne manquera pas de trouver place sur les tablettes. La poésie n’a pas été en reste. Cette expression qui fait partie du lot du quotidien des gens du désert a meublé les soirées de cet événement àtravers les lectures poétiques, Å“uvre de poètes libyens. Le 4e art y était pour compléter cette belle mosaïque dorée et la troupe du théâtre des mines de Métlaoui a présenté «Star majanine», sa dernière production. En somme, un festival réussi, non seulement par ce rythme qu’il a imprégné àSabria mais aussi pour la mise en valeur des trésors de ce lieu sublime qui a ensorcelé plus d’un: le Sahara.
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