Nour-eddine Saoudi
Menara (15/7/2005) - La ville de Zagora commence às'imposer en tant que destination touristique préférée d'une clientèle passionnée du désert, des oasis, des Casbahs, des chameaux, des sables, des dunes, mais également du mode de vie de gens simples, modestes et accueillants.
Les potentialités naturelles pour la réalisation d'un élan touristique sont toutes réunies. C'est d'abord l'une des palmeraies qui fait la fierté de cette région de Derâa et qui continue, bon an mal an, de résister àla sécheresse et ensuite aux trafiquants de palmiers qui dépossèdent la population de cette richesse, économique, mais également écologique
Ensuite et dans une pérennisation de son rôle de carrefour pour les caravanes commerciales se dirigeant autrefois vers Tombouctou, les professionnels entendent mettre àprofit l'ouverture naturelle de la ville sur le mode de vie nomade, sur les sables du Sahara et sur les beaux paysages qui s'étalent àperte de vue. Le produit offert est ainsi singulier.
Voilàdonc deux atouts qui distinguent certes ce joli oasis situé à160 km d'Ouarzazate, mais qui restent, plus au moins, sans aucune vie pérenne sans cette sublime présence de l'Oued Derâa qui sème la vie tout au long de son passage dans la région et sert de repère historique àl'opération de sédentarisation des populations dans cette vallée pré saharienne.
Conscients de ces atouts, les professionnels, qui réalisent àquel point leur produit touristique fait l'objet d'une demande accrue, s'évertuent pour s'intégrer d'abord dans un agenda touristique marocain, connue pour être " un peu balnéaire ".
" Franchement, la situation a beaucoup progressé. Nous étions considérés comme une ville de transit seulement, mais les choses ont beaucoup changé avec l'allure transcendante qu'a pris le tourisme du désert et d'aventure ", a expliqué àla MAP Mohamed Ali El Hilali, président du Conseil provincial du tourisme àZagora. Il n'en demeure pas moins que ce regain d'intérêt pour cette région a mis la lumière sur certains problèmes qui constituent un handicap àla concrétisation de ses ambitions dans un véritable élan pour le développement global et durable.
Zagora "introuvable" dans les brochures de promotion
Dans ce cadre, les revendications des professionnels mettent le doigt sur les points névralgiques devant être attaqués dans l'immédiat. "Notre première doléance reste la mise en place de l'aéroport de Zagora qui permettra de donner la possibilité àune clientèle particulière et fidèle de gagner directement Zagora sans avoir àtransiter par d'autres villes et de désenclaver cette région restée longtemps reculée, a ajouté M. El Hilali.
Etayant sa réflexion, il a précisé que si ces dernières semaines, les professionnels marocains commencent àressentir les fruits de l'opération Kounouz Biladi, àZagora, ses retombées ont été insignifiantes du fait même que cette opération de promotion intéresse principalement les régions qui disposent d'un aéroport.
D'aucuns voient dans cette doléance la traduction d'une certaine concurrence entre les deux soeurs jumelles Ouarzazate et Zagora. Mais pour M. El Hilali, il n'en est rien. "Que tout le monde soit rassuré, la mise en place d'un aéroport àZagora est également profitable àOuarzazate. D'abord les deux villes ne sont pas concurrentes, mais complémentaires puisqu'elles n'offrent pas le même produit. Actuellement Ouarzazate a pris l'image d'une ville cinématographique, alors que Zagora est en passe de devenir la ville du désert par excellence ", a-t-il estimé.
La mise en valeur de leur produit demeure également parmi les principales préoccupations, puisque même avec une augmentation sensible du nombre des nuitées et dans les voyages de circuits, les responsables du secteur n'ont pas encore intégré Zagora dans les brochures de promotion, en tant que destination indépendante.
Se plaignant de l'affiliation "injuste" de la ville sur les circuits d'Ouarzazate ou d'Agadir, M. El Hilali a souligné que "Jusqu'àmaintenant la zone de Zagora est introuvable dans les brochures de l'Office National Marocain du tourisme (ONMT) ". "Notre ville est connue davantage dans les agences de voyages européennes.
Toutefois, les jours qui viennent augurent certainement d'une nouvelle relation basée sur la franchise et la coopération avec l'ONMT ", a-t-il ajouté.
L'élan de ce créneau porteur de développement ne manque pas de susciter certaines interrogations auprès de la société civile qui estime que les activités touristiques ne devraient pas pour autant être un facteur de destruction de l'équilibre naturel de la région. Toutes les voix civiles sont unanimes que l'écotourisme reste le seul mode viable, àmême de préserver le milieu naturel, cadre de vie d'une population plurielle et chaleureuse
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