Canoë -27/05/2011
L’industrie du tourisme du Canada demande au gouvernement de prendre des mesures pour changer le mode de financement des aéroports. L’objectif est de contrer le fait que les Canadiens ne cessent de traverser la frontière pour profiter de vols moins chers.
Selon l'Association des hôtels du Canada (AHC), environ 21 % des voyageurs canadiens décollent des aéroports américains, où le coût d'un billet varie entre la moitié et les trois quarts du prix qu’ils paieraient au Canada. En plus, les aéroports américains offrent souvent une plus grande gamme de destinations.
« Si vous êtes à moins d’une heure de la frontière, vous ferez probablement la même chose », a indiqué Tony Pollard, président de L'Association des hôtels du Canada (AHC).
« Lorsque deux Canadiens sur 10 le font, ça signifie que nos aéroports perdent beaucoup de parts de marché », a ajouté M. Pollard.
Le gouvernement canadien finance les aéroports sur un modèle d’utilisateur payeur contrairement aux États-Unis où les aéroports reçoivent régulièrement des milliards de dollars en subventions.
Au Canada, les compagnies aériennes, les aéroports et les services de navigations aériennes sont des entités privées à but lucratif. Ils sont responsables de leurs propres opérations.
« Au Canada, l'investissement privé a permis de moderniser les infrastructures aéroportuaires », a indiqué Transports Canada dans un communiqué envoyé par courriel.
« Notre industrie a traversé de nombreuses crises socio-économiques récentes, mais elle semble être solide et viable », a-t-on ajouté.
Transports Canada n’a pas indiqué de chiffres sur le nombre de Canadiens qui voyagent des aéroports américains.
Pourtant, les coûts élevés d'exploitation des aéroports, notamment les loyers versés au gouvernement, sont répercutés sur les consommateurs.
« Les Canadiens vont prendre des avions au sud de la frontière parce que c'est moins cher et le gouvernement fédéral refuse de changer le modèle ici », a précisé Gary Ralph, directeur des communications et du marketing à l'Association canadienne des agences de voyages (ACTA).
Dans une note récente, l’ACTA a donné l'exemple d’aéroports du Nouveau-Brunswick durement touchés par la tendance.
Par exemple, l'aéroport international de Bangor dans l’État du Maine est situé à environ deux heures et demie de route de la capitale Saint-Jean. L'aéroport international de Portland (Maine) est un peu plus loin, mais propose une large gamme de vols à tarif réduit.
En outre, les compagnies aériennes américaines font des campagnes publicitaires agressives dans les aéroports du Nouveau-Brunswick. Selon l’ACTA, un aller -retour pour la ville d’Orlando en Floride reviendrait à 99 $.
L’association a expliqué que le gouvernement américain a investi environ 4,5 milliards $ en infrastructure aéroportuaire l'année dernière alors que le gouvernement canadien a investi seulement 430 millions $ au cours des neuf dernières années.
Le Canada aurait dû investir entre 400 millions $ et 450 millions $ l'an dernier seulement pour suivre le rythme.
« Le gouvernement traite les aéroports comme des cabines de péage », a ajouté M. Pollard, ajoutant que l'association des hôtels du Canada souhaite que le gouvernement réduise sinon élimine les loyers. |