Nourreddine Essaoudi
La France est restée en 2004 le premier pays de destination des demandeurs d'asile devant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Autriche, selon le rapport annuel de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
En 2004, première année d'application de la réforme du droit d'asile, l'Ofpra, devenu guichet unique pour les demandeurs d'asile, a reçu 65.600 demandes, contre 62.000 en 2003, soit une hausse de 5,8% alors qu'une baisse générale est observée chez tous ses partenaires européens.
La hausse de la demande en France présentée devant l'Ofpra est due au triplement des demandes de réexamen et àla hausse de près de 6% des demandes de mineurs accompagnants, a indiqué mardi le directeur général de l'Office Jean-Loup Kuhn-Delforge au cours d'une conférence de presse.
Mais si l'on ne considère que les premières demandes d'examen, la demande d'asile en France est en voie de diminution (-2% par rapport à2003) confirmant un ralentissement déjàobservé en 2003.
Le mouvement de baisse sur l'ensemble de l'Union européenne avait lui déjàété largement constaté il y a un an, avec une moyenne de plus de 20% de baisse en 2003.
L'évolution constatée en 2004 dans plusieurs pays de l'UE est encore plus marquée: - 26,1% en Allemagne, - 33,1% en Grande-Bretagne, - 24% en Autriche, - 26% en Suède.
Selon M. Kuhn-Delforge, une baisse des demandes en France de 6% a également été enregistrée au cours des trois premiers mois de 2005.
La répartition des demandeurs d'asile par région de résidence a sensiblement évolué ces trois dernières années: la région Rhône-Alpes a ainsi connu une hausse de 101%, devenant la deuxième région d'accueil des demandeurs d'asile derrière la région Ile-de-France. Cette dernière représente toutefois àelle seule 41,9% du total.
Parmi les admis, arrivent en tête les ressortissants de Bosnie Herzégovine, du Rwanda et de Russie, dont les taux d'admission dépassent ou avoisinent 50%.
En revanche, Maliens et Chinois n'ont que des chances minimes (1% ou moins...) d'obtenir le droit d'asile. Les Algériens ne sont guère mieux lotis avec 5,5%.
Un rapport du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) publié le mois dernier avait déjàdémontré que la France a été, en 2004, le premier pays industrialisé d'accueil de demandeurs d'asile, avec une hausse par rapport à2003 (61.600 demandes contre 54.429) |