Une étude récente sur la contribution du secteur à l'économie nationale. Selon la fédération nationale, le tourisme est toujours la première source de devises. Les pays concurrents du pourtour méditerranéen ont une fiscalité plus compétitive.
Le secteur touristique est sur une bonne voie. C’est en substance ce qu’a estimé Othman Cherif Alami, président de la Fédération nationale du tourisme (FNT), qui a brossé, lors d’une conférence de presse tenue lundi 25 octobre, à Casablanca, un tableau assez optimiste de l’avenir du secteur au niveau national. Le Maroc a opposé une solide résistance dans un contexte de crise, estime M. Alami, et les agrégats sont là pour en témoigner : les arrivées progressent, le chiffre d’affaires en devises se maintient, et, d’une manière générale, le pays reste une des destinations les plus attractives du pourtour méditerranéen, avec cependant des inégalités entre les régions et les destinations.
En résumé, le secteur a gagné le pari de devenir un vecteur de développement grâce à la Vision 2010, et ce, malgré quelques erreurs d’appréciation, notamment sur la construction des stations Azur dont on a sous-estimé les délais. Selon lui, la Vision 2020 va s’atteler à poursuivre ce qui a été commencé depuis 10 ans, et particulièrement en complétant le cadre législatif du secteur qui freine l’avancement de certains chantiers de la Vision 2010.
Lors de la même rencontre, M. Alami a présenté une étude, la seconde du genre, réalisée par la FNT sur la contribution du secteur du tourisme à l’économie. Si la précédente étude réalisée en 2009 s’était basée uniquement sur les bilans de l’année 2007 des entreprises touristiques, les experts ont, cette fois-ci, tenu compte d’une période plus large allant de 2005 à 2008. Le but avoué est d’influer sur les décisions des pouvoirs publics pour obtenir une fiscalité moins lourde pour le secteur, à l’instar de celles de pays concurrents comme l’Egypte ou la Tunisie. Basée sur l’analyse de près de 200 entreprises qui réalisent 80% du chiffre d’affaires du secteur, l’étude confirme la tendance à la baisse de la contribution du secteur aux recettes fiscales. Elle est de 2,4% (1,9 milliard) en 2005, 2,21% (1,94 milliard) en 2006, 2,1% (2,16 milliards) en 2007 et 1,55% (2,18 milliards) en 2008. En moyenne sur les quatre exercices (2005-2008) la quote-part du secteur est de 2%, soit au total 9 milliards de DH.
Selon la fédération, la réduction de la part du secteur est due à la crise mondiale que traverse le secteur. Elle souligne toutefois que le tourisme demeure le premier fournisseur de devises du pays avec plus de 55 milliards DH et contribue à hauteur de 9,6% au PIB. Ces arguments devraient, pense-t-on à la FNT, pousser les pouvoirs publics à revoir certains taux d’imposition en agissant sur les dépenses fiscales (276 MDH en 2007 et de 482 MDH en 2008) provenant principalement de l’exonération de 50% sur l’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur le revenu (IR) au prorata du chiffre d’affaires réalisé en devises. |