Nourredine Essaoudi
Tanger, en tant que destination touristique et ville àfort potentiel en le domaine, séduit les opérateurs espagnols.
C'est en effet une firme espagnole qui aménagera une nouvelle station touristique de Tanger prévue dans le cadre de la «vision 2010». C'est aussi et sûrement une entreprise espagnole qui prendra en charge le projet le plus important initié par La SNABT, Société d'aménagement de la baie de Tanger, Tanger City Centre. Les opérateurs touristiques ont auparavant décidé de faire confiance àune destination qui promet. Le groupe hôtelier Ibiza, àtitre d'exemple, fait partie de ces pionniers en reprenant récemment, un restaurant et rouvrant un hôtel en décrépitude depuis plusieurs années et qui menaçait de fermer définitivement.
Concrètement, la Fondation Renta Corporacion est actuellement en train de finaliser les termes d'un contrat qui devrait être signé dans les semaines àvenir avec les autorités marocaines pour l'aménagement d'un site touristique dans les environs de Tanger.
Il s'agirait en fait, selon des sources espagnoles, d'un méga projet touristique mettant en jeu un investissement de plus de 300 millions euros. Les responsables marocains refusent encore de communiquer sur le sujet, mais des sources officieuses parlent d'un investissement de 343 millions euros et la nouvelle station devrait se situer près du site de l'ancien projet du port Tanger-Atlantique, dans la commune rurale de Houara. Une commune plus connue pour le pillage de ses sables que par son potentiel touristique.
Il est question, indiquent ces sources, en plus d'une infrastructure hôtelière conséquente d'un projet d'une marina et autres installations balnéaires.
Le projet devrait occuper, en sa totalité, souligne-t-on auprès des futurs aménageurs, une surface de plus de 235 ha. La Fudacion Renta adossée àl'un des groupes phares de l'industrie touristique espagnole, devrait prendre en charge la totalité du projet, depuis l'aménagement du terrain, la création d'infrastructures de base jusqu'àla construction des hôtels et la création des parcs de loisir. C'est un projet àlong terme, tient-on àpréciser et dont la réalisation peut prendre jusqu'àdix années. Toutefois, certaines parties du site pourraient être réalisées et mises en service bien avant la réalisation complète du projet.
Les mêmes sources soulignent, par ailleurs, que le site devrait être aménagé non pas par l'entreprise Renta Corporacion, mais par la fondation du même nom. L'intérêt, précise-t-on, est de souligner le caractère développementaliste du projet. Les négociations et les différentes tractations sont, en effet, ajoute-t-on, entreprises par la Fondation et non pas par la société.
Les aménageurs espagnols disent ainsi ne pas chercher uniquement le profit en s'investissant dans le projet mais ils entreprennent ainsi une action «d'intérêt social et d'aide au développement».
Pour sa part, Fadesa, l'aménageur de la station balnéaire de Saidia, a été retenue, avec un autre consortium espagnol pour la réalisation du futur Tanger City Center. Un projet lancé par la SNABT et qui nécessitera un investissement de plus de 63 millions euros.
Situé au coeur de la baie de Tanger, le nouveau projet s'étend sur un terrain de 3,4 ha et doit imposer àcette zone de la ville un nouveau style architectural dont le noyau est la nouvelle gare ferroviaire.
Il intègre des composantes hôtelière, immobilière, commerciale et de loisirs, qui seront développées sur une superficie de plancher totale de près de 180.000 m2.
Selon le programme d'aménagement indicatif du projet, Tanger City Center sera constitué essentiellement de trois unités hôtelières de catégories 5, 4 et 3 étoiles avec une capacité totale de 1.360 lits. Le projet comprend également des espaces bureaux pour offrir une infrastructure d'accompagnement aux activités industrielles et de services actuellement en forte croissance dans la région.
L'ةtat est, certes, en train de déployer des efforts considérables pour doter la ville d'une infrastructure qui soit au niveau de ce qui existe dans les destinations concurrentes. Mais àeux seuls, la volonté et dans une autre mesure, les moyens de l'ةtat ne suffisent pas si la ville ne voit émerger, d'ici peu, de véritables hommes d'affaires et professionnels du tourisme, capables de prendre en main le développement et la promotion de ce secteur.
La politique rentière et l'incapacité des actuels «professionnels» du secteur ont conduit la ville du Détroit en tant que destination touristique, vers son déclin.
Selon des chiffres avancés par les responsables du ministère, Tanger ne dispose, en effet, actuellement que de quelque 7.000 lits dont seulement 3.000 répondent aux standards internationaux, ce qui compromet son potentiel de croissance. Et les pouvoirs centraux sont fermes sur ce point, tant que la ville n'aura pas cumulé une capacité d'accueil d'au moins de 5.000 lits, satisfaisant ces canons internationaux, elle ne pourra pas être commercialisée en tant que destination touristique. |