eMarrakech : 11/04/2010
A l’Office National du Tourisme marocain à Paris, fut dévoilé le programme de la 4e édition du Festival de Fès de la culture soufie. Une manifestation qui promet en matière de découvertes et de spiritualité.
Ph. Benjamin Bini Il suffisait de franchir le pas de la maison pour passer de l’autre côté de la méditerranée. La vue du Louvre et de La Comédie Française cédaient souvent le pas à un paysage tout en arabesques. Et une inscription calligraphiée en arabe vous sourit : « Bienvenue au Maroc ».
L’Office National du Tourisme marocain vient de faire peau neuve et ça se voit. Tout respire la beauté, le raffinement, tout incite à venir visiter le pays. Mais pour l’heure, le Maroc n’a pas que des paysages à offrir : la culture soufie s’y invite.
Pour la 4e édition de ce festival, le programme répond à l’attente d’un public désormais gagné par l’envie de découvrir davantage la culture soufie. Faouzi Skalli, directeur du festival, insiste bien d’ailleurs : il ne s’agit pas seulement du volet religieux et spirituel du soufisme, mais aussi, voire surtout, du soufisme comme une culture qui s’ouvre sur le monde.
Car bien que se déroulant à Fès, le festival, comme chaque année, appelle à lui les contrées les plus lointaines : des histoires de Rûmi aux manuscrits de Tambouctou en passant par le Syrie ou l’Egypte, le mysticisme est convié dans la ville royale pour mieux faire connaître cette branche mystique de l’Islam : « on parle peu de cet Islam-là », déplorera le directeur. Originaire lui-même de Fès, il sait y apprécier la présence des différentes zawiyat qui encrent la ville dans cette culture spirituelle. Mais la culture soufie est présente au-delà, dans tout le Maroc, faisant même partie à l’en croire de la « doctrine officielle » et symbolisant un pilier de la tradition musulmane au Maroc.
On a craint pour ce festival le rayonnement de l’autre grande manifestation de Fès, à savoir le Festival des musiques sacrées. Mais il n’en est rien. Pour les organisateurs, les deux manifestations sont indéniablement complémentaires. Le Festival de la culture soufie va même au-delà, refuse de se confiner dans le patrimonial et se penche sur l’actualité, associant aux concerts des débats, des tables rondes et des ateliers, animés par des divers intervenants, dont certains habitués de la manifestation, tel que le célèbre philosophe Edgar Morin.
Jean-Claude Carrière, autre habitué et amoureux du Maroc, évoque quant à lui les « plaisirs de l’esprit » auxquels il goûte en de pareilles circonstances mais n’hésite pas à souligner l’importance d’un tel échange. Une fois n’est pas coutume, c’est le Nord qui s’invite chez le Sud pour s’ouvrir à la culture et approfondir sa connaissance. La leçon est alors aussi importante pour les uns que pour les autres.
Le Festival de Fès de la culture soufie apprend aussi aux marocains à ne plus être seulement réceptifs de la culture de l’ailleurs mais à être aussi fiers de leur propre culture et de leur propre histoire, pour mieux savoir la partager. |