* Par Geoff Hann
Enfin, le tourisme renaît en Afghanistan et se porte bien. Cependant, il n'y a aucun doute qu'il y a encore un long chemin àparcourir. La situation du pays est encore considérée comme incertaine et instable ; et quelques Gouvernements la jugent comme dangereuse. Mais, les agences de voyages de la visite basées àKaboul et au Pakistan ont confirmé leur présence au Marché du voyage Mondial de Londres, en novembre dernier, et ont annoncé leurs programmes. Plusieurs compagnies du Royaume-Uni y ont organisé avec succès des visites l'année dernière. U une compagnie Américaine en a fait de même. Les voyageurs individuels et écrivains visitent encore ce pays et il y a beaucoup de projets de livres sur l’Afghanistan. En dépit des difficultés quotidiennes pour de nombreux Afghans, le climat d'optimisme est notable.
L’entrée en Afghanistan par route peut être décourageante pour beaucoup de gens, car de nombreuses routes sont en voie de reconstruction, surtout la section panoramique du Pakistan àKaboul par le passage montagneux de Khyber et le tunnel de Kaboul. Les camions des provisions de base donnent un libre passage aux véhicules de touristes.
Vers l’intérieur du pays, on rencontre les petits fourgons et camions avançant difficilement sur des routes étroites, chargés des matériaux indispensables pour la reconstruction des maisons et des villages autrefois abandonnées: perches du support du toit, tapis et outils. Les réfugiés reviennent avec leur literie, sacs tissés et avec tous leurs effets personnels.
Le réseau vital pour l'Afghanistan dans le monde d'aujourd'hui est son accessibilité et l'occasion d'exploiter le commerce de transit. Le réseau routier est vital: depuis 2002 toutes les routes principales ont été reconstruites. Pendant 2005, la dernière section de la route de Kandahar àHerat, les routes qui mènent au Tunnel Salang et au Kush hindou et celle de Jalalabad àKaboul devraient être complétées. Cela restaurera et améliorera le réseau du transport. Beaucoup de pays ont contribué àcette reconstruction et àl’édification de nouvelles routes.
Le tourisme, suivra bien sûr ces routes commerciales. Mais, une fois le problème du transport résolu, les touristes devront faire face au manque de structures d’hébergement et de services. Ce sera difficile àréaliser et dépendra quasiment des entrepreneurs privés. La sécurité est aussi une question essentielle. Seuls les gens courageux ou ceux qui voient loin risquent leur argent dans ces conditions incertaines. Les dernières élections ont été un succès et ont illustré la bonne volonté et le désir d’un peuple pour la stabilité, après des années d'anarchie totale.
Il y a àce stade beaucoup de débouchés pour le tourisme de l'aventure àdévelopper. L'année dernière ma compagnie, Hinterlandtravel, a organisé avec succès des voyages dans le pays qui auront des implications considérables pour le futur. Nous avons voyagé de Kaboul au Pakistan et avons visité les montagnes du Hindou Kush et la Vallée Bamiyan. Nous avons traversé alors les montagnes vers Herat. Il est étrange, de constater semble-t-il, que l'itinéraire central est maintenant beaucoup plus facile d’accès, parce que les parties qui ont lutté pour contrôler ce terrain par le passé ont agrandi les pistes.
La Vallée Bamyan, et les itinéraires qui y mènent, forment un beau paysage. Les monuments les plus célèbres d'Afghanistan, les Bouddha détruits par les Taliban – constituent un autre chapitre de l'histoire continue des impulsions destructrices de l'homme.
Quand nous sommes arrivés ànotre hôtel Bamyan, nous avons découvert la tenue d’un séminaire très intéressant de cinq jour financé par l’ONU, le forum d’éducation et de l'instruction pour la magistrature de la Province Bamiyan, dirigé par deux avocats, un Américain et un Afghan. Les discussions se sont concentrées sur l'application de La Sharia conjointement avec la Loi de l'ةtat afghan et l'impact des lois internationales reconnues par l’Afghanistan. C'était fascinant et réconfortant ; et le niveau intellectuel de la discussion était impressionnant.
Nous avons continué notre voyage àtravers les montagnes: Hazar était la première région tribale sur notre route. Beaucoup de villages avaient été brûlés par les Taliban, laissant un spectacle de désolation. Chakcharan, le centre d'Afghanistan, contraste particulièrement avec la dépression du passé. Il y a une importante activité, mais les gens attendent encore les Américains et leurs promesses de démocratie, d’égalité et d’une vie meilleure.
Un dur - presque impossible - voyage par 4x4 le long de la Rivière Hari Rud nous a menés àDjam, où le minaret/tour de la victoire Ghorid - un monument merveilleux, totalement isolé, a été redécouvert par les Occidentaux dans les années 1950. Je voulais voir ce monument il y a 30 années. Lors de mon dernier voyage en Afghanistan, ce rêve s’est réalisé. Malheureusement, il n’y a aucune tentative pour conserver un site historique, archéologique magnifique.
Il y a de nombreux petits villages et écoles dans la région où nous avons été accueillis avec une généreuse hospitalité. Les revendeurs de tapis de Herat m'ont dit que les kilims de la région étaient maintenant assez rares, mais chaque camp semble avoir ses métiers àtisser et ses tissus.
Arrivé àHerat, j'ai été presque bouleversé de voir le développement qui avait eu lieu depuis ma visite antérieure, il y a seulement une année. Les routes de la ville ont été complétées et les nouveaux complexes commerciaux, le long de la rue principale, augmentaient rapidement, avec les nouveaux magasins de chaussure et de vêtements. Les bâtiments traditionnels, bas avaient été démolis. En tant qu’Occidental, je ne suis pas sûr que c'est le genre de progrès que j'aime, mais les changements en Afghanistan ne peuvent pas être niés.
La prochaine section de notre visite nous a emmenés au nord-est de Herat àMazar-e-Sharif, un itinéraire touristique inconnu précédemment. La route était terrible et le temps insupportablement chaud, mais le pays était merveilleusement sauvage et l'accueil amical, accompagné d’une certaine vigilance, de curiosité et de soupçon, toutefois apaisés par tant de barbes grises et de vieilles dames occidentales.
ةvidemment, nous ne pourrions pas être des espions occidentaux ou gouvernementaux. C'est la zone des contrebandiers, près de plusieurs frontières. Notre itinéraire a comporté Murghab, Maimana et Sheberghan àMazar - un voyage de quatre jours àtravers les régions tribales d'Afghanistan.
Finalement, ont est retourné jusqu'àKaboul par le Tunnel Salang, qui s’est beaucoup amélioré et reste la meilleur voie pour le commerce futur du Stans àKaboul et le sous-continent.
Je prédis un futur sain pour le tourisme en Afghanistan. C'est un privilège d’être impliqué dans les développements d’un pays qui m'attire pour revenir encore et encore.
- Geoff Hann est le patron de Hinterlandtravel (www.hinterlandtravel.com) spécialisée dans les voyages vers l'Afghanistan et l'Irak. Cette année une visite du Kurdistan irakien est organisée. Contact: hinterland@btconnect.com
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