Le matin du Sahara – 18/1/2010
Dimanche 17 janvier, à Marrakech, le Moroccan Travel Market (MTM), à sa 3ème édition, a baissé le rideau sur un bilan globalement positif. En témoigne l'afflux massif de visiteurs sur ce Salon international des professionnels du tourisme tenu du 14 au 17 janvier.
En effet, le nombre de visiteurs a grimpé de près de 20% par rapport à l'année dernière. Si le premier jour s'est limité à quelque 2700 visiteurs, en raison de la grève des contrôleurs aériens en France et de l'organisation simultanée du 2ème Congrès national des métiers du tourisme, le deuxième et le troisième jours ont affiché une amélioration de cet indicateur. Ainsi, vendredi dernier, les visiteurs ont été de 45 nationalités contre 63 enregistrées le jour suivant, sachant que pour la première fois, le salon reçoit des visiteurs du Yémen, Pakistan, Sri Lanka et de la Jamaïque. Un intérêt qui ne fait que témoigner sur la dimension internationale du salon qui a vu la participation de 315 exposants alors que les prévisions n'ont tablé que sur 300. En même temps, il lève le voile sur la psychologie du marché touristique. Va-t-on sortir réellement de la crise? De quoi sera faite l'année 2010? Comment se comporter?...Autant de questions qui pointent du nez.
A vrai dire, les opérateurs du secteur s'attendent à ce que 2010 sera meilleure que 2009 surtout que l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) table sur une croissance située entre 1 et 3%. Cet optimisme relatif repose sur les derniers chiffres enregistrés sur la planète. Les fortes baisses reportées depuis l'année dernière commencent à ralentir. D'où un sentiment qu'une inversion des courbes, liée aux prévisions économiques globales, devrait relancer le marché. Seulement, certains observateurs demeurent sceptiques. «Le marché est volatil et la crise sur les marchés émetteurs continue. Il y a lieu de signaler à cet égard un déficit de visibilité sur les principaux marchés émetteurs, notamment l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, a laissé entendre Khalid Tijani, conseiller au CRT de Marrakech. Ceci à un moment où les responsables de l'Observatoire du tourisme parlent de signes de reprise au niveau de ces marchés, hormis l'Espagne, qui devrait afficher une récession en 2010.
Dans ce sillage, il convient de rappeler que l'analyse par zone géographique a montré que seule l'Afrique a bien tiré son épingle du jeu avec une hausse de 4% (en nombre d'arrivées) à terme des huit premiers mois de 2009. Tandis que l'Europe, les Amériques et l'Asie Pacifique ont accusé des replis de 8, 7 et 5%. Le Moyen-Orient est sur une même tendance avec des arrivées en appréciation en Jordanie, au Liban et au Bahreïn. Pour sa part, Jean Robert Reznik, président de Samanah Management Tourism et fondateur de Risma Accor, a signalé que la crise continue. «La crise n'est que l'assurance de l'assainissement. De temps à autre, un coup de sac est nécessaire. Aujourd'hui, c'est le temps de la métamorphose, de l'ouverture et de l'innovation. Vive la crise qui annonce la fin des mauvais hôteliers, des mauvais transporteurs et des mauvais agents de voyage», estime-t-il.
Bref, dans un tel contexte, seules les destinations proposant des produits uniques ou nouveaux réaliseront des percées en 2010. Le Maroc doit donc s'inscrire dans cette mouvance. La promotion touristique régionale, l'amélioration de la qualité de l'hébergement, le maintien de la dynamique des investissements, l'adoption de politiques aérienne et de promotion adéquates sont autant d'ingrédients à réunir pour réussir la recette gagnante. C'est dans cet esprit que s'est inscrite la 3ème édition du MTM qui, en parallèle de l'offre classique, a prévu cette année un pavillon Premium et un pavillon Mice. Le premier est lié au marché de voyage de luxe faisant de plus en plus recette et qui est en forte croissance au Maroc. Selon l'OMT, ce secteur concerne 20 millions de personnes, soit 3% de voyageurs, et ce tout en présentant 20% des dépenses de vacances pour un chiffre d'affaires annuel estimé à 91 milliards de dollars.
Le deuxième, lui, est relatif au marché du Mice qui regroupe quatre segments, congrès et conventions, salons professionnels et expositions, incentive et voyage d'affaires privé. D'après une étude menée par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, 40% des touristes découvrant le Maroc dans un cadre Mice reviennent ensuite à titre personnel. Il était donc normal que le pays s'intéresse de plus près à ce phénomène en créant une structure institutionnelle chargée de développer ce marché, le Moroccan Convention Bureau (MCB). |