L'Économiste -04/01/2010
Mohamed Boussaïd croit beaucoup au développement de la capitale ismaïlienne et en son avenir. «Le Programme de développement régional du tourisme (PDRT) de cette destination est fin prêt, mais nous l’avons intégré dans la vision 2020», déclare le ministre du Tourisme, à l’issue de la visite du chantier du CMKD à Ifrane (cf.www.leconomiste.com). Selon lui, cette vision, beaucoup plus réaliste, ambitieuse et stratégique pour le Royaume, fera de Meknès l’un des clusters de l’économie nationale.
De fait, le repositionnement touristique de Meknès-Tafilalet nécessitera une vision qui engagera la région sur les 10 années à venir et devra répondre à des questions relatives aux moyens de différencier la médina de Meknès et de convertir la proximité de Fès en atout. L’objectif étant d’atteindre un taux d’occupation moyen de 55 à 60% au minimum. Les arrivées dans la région devraient s’établir à 600.000 en 2015 pour atteindre un million en 2020. La capacité totale nécessaire s’élèverait de près de 10.000 en 2015 à 16.000 lits en 2020. Ainsi, la création de nouvelles zones touristiques figure au programme. L’autre point essentiel est celui portant sur les moyens à mettre en œuvre pour la promotion de l’activité touristique au sein de la région.
Rappelons qu’une étude sur la réalisation du PDRT de Meknès avait révélé des étapes-clés pour booster la destination. Il s’agit notamment de la connaissance très fine des segments de clientèles prioritaires et la maîtrise des produits à développer pour répondre à leurs besoins. Sans oublier l’identification des zones foncières à aménager et la mise à niveau globale de la destination pour l’amélioration de l’environnement de la clientèle. Promouvoir la région à l’étranger figure aussi en priorité. D’autant plus que «Meknès est inexistante sur les marchés émetteurs. On ne la trouve même pas sur les guides touristiques nationaux». Pourtant, la ville incarne le tourisme culturel qui est un axe de développement touristique volontariste et de différenciation du Maroc vis-à-vis de ses destinations concurrentes, comme Cordoue (Espagne), et Toscane (Italie). Notons qu’à l’instar de ces villes d’Europe, Meknès-Tafilalet est la région du Maroc qui, aujourd’hui, possède le plus de sites classés au Patrimoine mondial (Cité impériale et Volubilis). Forte de son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, la cité impériale doit renforcer ce label en valorisant cette image. L’effort doit être focalisé également sur la qualité de l’accueil, les capacités d’hébergement et l’offre en animation. La formation des guides accompagnateurs fait aussi défaut.
Par ailleurs, la Vision de Meknès prend en considération les spécificités de trois pôles touristiques forts et complémentaires, à savoir la ville de Meknès et ses environs, le Moyen-Atlas et le Tafilalet. L’autre volet est celui de l’animation et des loisirs. Conscients de cet impératif, les responsables de la région encouragent l’investissement dans ce créneau. En témoigne d’ailleurs l’appui des autorités d’Ifrane pour que le projet du CMKD comprenne également un grand centre commercial (shopping mall), des magasins, des salles de cinéma, des restaurants, et un SPA. Et aussi d’autres clubs de loisirs, comme celui du patinage sur glace (le premier du continent africain), une salle de bowling, des piscines couvertes et découvertes, des terrains de tennis, de handball… Bref, des lieux d’animation qui pourraient accueillir une forte clientèle tout au long de l’année. En outre, la diversité et la variété du patrimoine historique, culturel et naturel pourraient faire de Meknès-Tafilalet une destination de choix, surtout que celle-ci regorge d’énormes potentialités. La région offre ainsi des produits réputés en écotourisme et en tourisme d’aventure, mettant à profit la diversité de ses écosystèmes. Sauf que le manque de communication et l’insuffisance de la capacité d’hébergement (5.370 lits en hôtels classés) font que cette partie du Maroc reste méconnue à l’échelle des TO internationaux. D’où, la nécessité d’un plan de communication institutionnelle visant les principaux pays émetteurs. |