L'Économiste -15/11/2009
Les vacances de la Toussaint, celles de la Marche verte et des opérations exceptionnelles ont donné du travail aux établissements hôteliers de la ville, notamment ceux voisins du Palais des congrès de Marrakech. «Ce n’est pas pour autant que ces opérations ponctuelles ont boosté le tourisme à Marrakech. Nous sommes toujours en tendance baissière sur le fond», estime un opérateur.
Les statistiques du ministère du Tourisme indiquent un taux de croissance «record» de 10% durant le mois de septembre. Ces chiffres sont comparés à l’an dernier et qui n’était pas une année de référence aux yeux des professionnels. Comme attendu, c’est le tourisme résidentiel avec des records de hausse de 20% qui a sauvé le mois de septembre. Par marché, la France et le Royaume-Uni continuent d’afficher de sérieuses baisses. Le marché de l’Hexagone cumule depuis le début de l’année une chute de 7% alors que celui anglais est en baisse de 27%.
Pour les professionnels, les «bonnes récoltes» du mois de septembre ne seraient dues qu’à l’effet de décalage d’un mois d’août qui a coïncidé cette année avec le Ramadan au mois suivant. Du reste et malgré ces records, l’hirondelle ne fait pas le printemps. En effet, en cumulé, Marrakech affiche une baisse de 4% en termes de nuitées et une stagnation au niveau des arrivées, selon les statistiques du ministère du Tourisme. En revanche, le rebondi de septembre et probablement d’octobre stabilise la chute du taux d’occupation qui se maintient à 43%. Sur les 9 premiers mois de l’année, ce taux a connu une dégringolade de 11 points.
C’est ce qui inquiète davantage les hôteliers locaux. La capacité grandissante de la ville y est pour quelque chose. Marrakech continue finalement d’attirer les investissements touristiques. Pour preuve : un projet monégasque de plus d’un milliard de DH vient d’être entamé et verra le jour en 2011. En attendant, près de 1.000 nouveaux lits devront s’ajouter avant la fin de l’année à la capacité actuelle qui dépasse les 40.000 lits. En gardant le même nombre de touristes, il est clair que les écarts se creuseront. Comme il est évident aussi que Marrakech a besoin d’un plan de marketing plus agressif. |