Le raz-de-marée ayant dévasté l'Asie fin décembre, le développement et le réchauffement climatique sont les principaux thèmes àl'agenda d'une réunion du Programme de l'Onu pour l'Environnement (PNUE) du 21 au 25 février àNairobi.
Plus de 100 ministres de l'Environnement et de l'Economie venus du monde entier sont attendus dans la capitale kényane lors de la réunion annuelle du Conseil d'administration du PNUE et d'un forum ministériel. Le siège du PNUE est àNairobi.
Lors des travaux, cette agence de l'Onu publiera un rapport sur les meilleures pratiques en matière environnementale pour faire face àdes catastrophes comme le tsunami qui a fait près de 290.000 morts le 26 décembre.
"Si vous avez un environnement naturel stable, des barrières de corail, des mangroves, des fonds de mer en bonne santé et des côtes avec de la végétation, cela peut prévenir de telles catastrophes, a indiqué vendredi àl'AFP le porte-parole du PNUE Nick Nuttal.
Les participants se pencheront également sur les piètres performances des pays africains et de certains pays asiatiques concernant les "objectifs du Millenaire" définis il y a cinq ans par la communauté internationale et dont l'ambition est de réduire de moitié la pauvreté dans le monde d'ici à2015.
Selon le rapport 2004 du PNUE, les meilleurs résultats sont enregistrés en Afrique du Nord.
La réunion du PNUE sera également l'occasion de faire le point sur les efforts en cours pour éradiquer la pauvreté et la famine, l'égalité entre hommes et femmes et les changements climatiques. "Nous parlerons du tsunami et de la manière d'intégrer les questions environnementales dans le processus de reconstruction", a indiqué lors d'une conférence de presse le responsable du PNUE Klaus Toepfer.
Mercredi, àl'occasion de l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto, il avait déjàaverti que l'Afrique, continent le plus pauvre du monde, risquait d'être la plus grande victime d'une évolution "hors contrôle" de la planète en raison du changement climatique.
Des chercheurs, qui pronostiquaient un réchauffement de 5,8 degrés centigrades d'ici l'an 2100 en l'absence d'action efficace, envisagent maintenant qu'il puisse atteindre 11 degrés vers la moitié du XXIème siècle, avait-il expliqué. Il est de plus en plus évident que sans un environnement sain et stable, un développement économique et social durable ainsi que l'éradication de la pauvreté et de la famine ne seront pas possibles", a-t-il insisté vendredi.
De son côté, la France a plaidé ànouveau jeudi pour la transformation du PNUE en une agence autonome de l'ONU, dotée de pouvoirs et de moyens financiers renforcés.
"Il me semble surprenant que l'environnement soit privé de représentation institutionnelle alors que la santé, avec l'Organisation mondiale de la Santé, la culture avec l'Unesco, le commerce avec l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et même la propriété intellectuelle, avec l'OMPI (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) en bénéficient", a déclaré le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, qui sera àNairobi la semaine prochaine.
Une Organisation des Nations unies pour l'environnement (ONUE) serait, tout comme ces agences de l'ONU, une institution autonome, financée par des contributions obligatoires des Etats, ont rappelé les services du ministre.
L'actuel PNUE, en regard, n'a qu'un maigre budget (65 millions de dollars/ par an), alimenté uniquement par des contributions volontaires.
Selon des sources diplomatiques, l'initiative de Paris est appuyée notamment par le Canada, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, l'Afrique du Sud et le Sénégal. |