La réforme religieuse commence par la réforme des lieux de culte. Un des préalables àce chantier porte sur la révision du cadre juridique qui permettrait une meilleure organisation et surtout un meilleur contrôle des mosquées. A cet effet, le projet de loi n° 29-04 modifiant et complétant le dahir n° 1-84-150 relatif aux édifices affectés au culte musulman vient apporter quelques changements. Dorénavant, les bienfaiteurs qui veulent construire un lieu de culte musulman doivent se constituer en association instituée conformément aux dispositions du dahir n° 1-58-376 du 15 novembre 1958. Par ailleurs, l’édification et l’entretien de ces édifices seront dorénavant soumis àautorisation du gouverneur concerné après avis du ministère des Habous et des Affaires islamiques. Autre changement de taille: le financement. Les sommes collectées àcet effet doivent être déposées au nom de la personne physique ou de l’association dans un compte particulier ouvert àla Trésorerie générale. Il faut au passage noter la sévérité des sanctions en cas d’infraction. Celles-ci peuvent aller jusqu’àune peine d’emprisonnement de 1 à5 ans et une amende minimale de 100.000 DH. En cas de récidive, l’amende pourrait même doubler. Rappelons que le montant total alloué au ministère des Habous et des Affaires islamiques dans le cadre du Budget 2005 s’élève àprès de 408 millions de DH. Une bonne partie de cette enveloppe est destinée àun programme prioritaire de construction des mosquées àraison de 20 mosquées par an, notamment dans les quartiers périphériques des grandes villes. Il est également prévu de restaurer certains édifices. Il s’agit, entre autres, de la medersa Sahrij àFès ou encore la grande mosquée de Salé ou celle de Marrakech. |