leconomiste.com/ 22-6-2009
Qui aurait cru que la station balnéaire de Saïdia (Nord-est du Maroc) sortirait de terre de sitôt? Pourtant, la première du nom au programme du plan Azur a bel et bien reçu, le temps d’un week-end de lancement, le 19 juin, aussi bien ses premiers touristes (150 Italiens) que le gotha du monde des affaires et des médias. Le jeu en valait la chandelle! L’édition de ces Assises revêt un caractère particulier. Au-delà du traditionnel bilan d’étape, qui jusque-là permettait de faire le point sur les réalisations, avancées, manquements et faiblesses…, celle de Saïdia est l’expression concrète de l’ambition d’un Etat. Elle marque la naissance d’une nouvelle expertise marocaine dans l’aménagement et développement de stations balnéaires de nouvelle génération. Les premiers lots témoins (Barcelo et Iberostar) ont fini de lever le scepticisme de tous ceux qui avaient des doutes sur le respect des délais. Mais ce 19 juin fera date dans l’histoire du secteur. La visite royale, le même jour, dans la station témoigne de l’intérêt accordé à ce nouveau type de produit. La célébration en grande pompe de la station pilote du plan Azur, en présence de stars de renom de la chanson tels Khaled, Faudel, Maxime Karoutchi, Jil Jilala… sur une scène au bord de la marina flambant neuve, a été un moment fort. Le clou de la soirée est, sans conteste, les feux d’artifice à effets spéciaux, lancés à quelques encablures de la frontière avec l’Algérie. Au-delà des festivités, les IXe Assises de Saïdia revêtent un caractère particulier cette année. Les orientations de la lettre royale, lue par le ministre du Tourisme à l’ouverture, viennent conforter globalement le modèle suivi jusque-là pour implémenter la stratégie Vision 2010 du tourisme. Il n’empêche, l’esprit et la lettre du Souverain exhortent à capitaliser sur les acquis tout en apportant quelques ajustements. Incontestablement, l’industrie du tourisme est portée au rang de secteur prioritaire dans la politique économique du Royaume (9% au PIB). De ce fait, le Souverain appelle «gouvernement, autorités locales et professionnels à se mobiliser et conjuguer leurs efforts pour développer» cette industrie. Bien plus, les banques devront «soutenir davantage les investissements touristiques et mettre en place les mécanismes financiers appropriés» pour accompagner les investisseurs. Les recommandations du Souverain insistent également sur le volet commercialisation de la destination Maroc en faisant montre de plus de créativité et d’efficacité dans la communication et le marketing. A ce titre, l’ONMT s’engage sur une stratégie de diversification ciblée autour de quelques fondamentaux, notamment l’expertise marketing, le renforcement des moyens, l’accélération des réalisations, la mobilisation des acteurs… L’enjeu, selon Abdelhamid Addou, DG de l’ONMT, est de trouver de nouveaux relais de croissance. Cependant, «il est impératif de s’atteler à la mise à niveau du produit touristique et de l’offre hôtelière», relève le message royal. Le gouvernement est appelé à revoir «dans les meilleurs délais» la réglementation en termes de classement hôtelier qui tiendrait compte des nouvelles exigences écologiques et énergétiques pour un tourisme durable. A ce titre, Mohamed Boussaïd a annoncé la mise en place imminente de nouvelles procédures de classification mais aussi des systèmes d’accompagnement et d’aide pour la mise à niveau des établissements hôteliers. Le volet ressources humaines n’est pas en reste. Le Souverain insiste sur le suivi du programme de formation et la nécessité de renforcer la capacité à attirer des cadres qualifiés dans le secteur hôtelier. Au-delà du bilan somme toute satisfaisant de la Vision 2010, le gouvernement devra s’atteler dès à présent à finaliser la feuille de route de la politique touristique pour la prochaine décennie. Il s’agit de mettre au point, avant la fin de cette année, une stratégie novatrice, durable qui intègre les tendances mondiales du tourisme, les enjeux de la globalisation et les perspectives d’évolution de l’économie mondiale. En définitive, il va falloir développer un tourisme «authentique et responsable». Une vision prospective à l’horizon 2020 qui devrait consolider les acquis de la stratégie 2010 dont elle aura tiré les enseignements. |