La Tribune.fr - 22/06/200
Les vacances d'été 2009 seront bel et bien des vacances de "crise". Les Français se déclarent seulement 56% à avoir l'intention de partir et se serrent également la ceinture en réduisant leurs prévisions de budget. Au grand dam des groupes de tourisme et de loisirs pour qui les vacances ne seront pas une partie de plaisir.
Crise économique oblige, les vacances d'été des Français seront placées sous le signe de la morosité. Selon un sondage Ipsos pour Europ assistance publié ce mardi, seuls 56% des Français déclaraient en mai avoir l'intention de partir. Soit un net recul par rapport aux 66% enregistrés encore en mars dernier. Ce dernier chiffre de 66% représentait déjà un recul de 8% par rapport à l'année dernière.
Les Français revoient même à la baisse leurs projets de vacances d'été davantage que les habitants d'autres pays européens. La moyenne européenne est en effet de 64%, soit 3% de moins par rapport à 2008. Dans le détail, l'Italie affiche une confortable moyenne de 76% d'intentions de départ enregistrées en mars devant la France, la Belgique (64%, +1%), le Royaume-Uni (64%, -3%), l'Autriche (62%, stable), l'Espagne (61%, -4%) et l'Allemagne (56%,-1%)
Selon Ipsos, ce phénomène est lié à la baisse du budget moyen que les Français entendent consacrer aux congés d'été, soit 1.822 euros cette année (chiffres de mars) contre 1.934 euros en 2008, ce qui représente une baisse de 6%. Et en mai, les Français avaient encore revu leur budget à la baisse, à 1.717 euros.
Là encore, les autres pays en Europe sont moins économes. En moyenne, le budget prévisionnel des foyers européens pour les vacances 2009 sera de 2.066 euros, contre 2.206 euros en 2008 et 2.235 euros en 2006.
Face aux Français qui réduisent leur train de vie pour leurs vacances, les groupes de tourisme et de loisirs font grise mine. A commencer par le Club Méditerranée. La société a annoncé le 11 juin dernier des pertes creusées pour le premier semestre de son exercice 2008-2009 clos fin avril. Surtout, les réservations d'été sont en baisse de 18,3%. Le PDG, Henri Giscard d'Estaing, évoquait alors "le manque de visibilité sur l'été constaté par l'ensemble des acteurs du tourisme".
Du côté du concurrent Nouvelles Frontières, on confirme "l'impact de la crise sur le mode de consommation des Français". Avec trois faits marquants : le développement grâce à internet des ventes de dernière minute, avec des offres souvent promotionnelles. Autre élément : la sensibilité plus grande aux prix des vacances. Du coup, Nouvelles Frontières admet multiplier les opérations de promotion depuis l'hiver et s'apprête à lancer dès le 24 juin des "soldes" d'été.
Enfin, avec la crise, le vacancier se divise en deux catégories bien distinctes. Les vacanciers qualifiés de "décidés" : ils ont fixé leur destination de vacances, économiser quelques fois pour et partent quelque soit le prix. En face, les "chasseurs" de bons plans pour qui le budget est l'élément clé de la destination. |