L'Économiste -24/04/2009
Après quelques mois de répit, les statistiques du secteur touristique à Tanger commencent à montrer des faiblesses. Le secteur est rattrapé par la crise qui secoue l'activité touristique au niveau international. L'écart continue de se creuser par rapport à 2008. Sur les deux premiers mois de l'année en cours, les nuitées ont connu une chute de 8% par rapport à la même période de l'année précédente pour une production totale de 98.480 nuitées. Les non-résidents, qui sont à l'origine d'un peu plus de 40% des nuitées, ont enregistré une chute de 10%.
Malgré l'excellent comportement du marché français avec 25% de croissance, le secteur reste plombé par l'apathie du marché ibérique qui a connu une stagnation «parfaite» avec une croissance nulle. Le nombre d'arrivées a connu lui une baisse de 5%, ce qui n'a pas manqué de se répercuter sur le nombre total d'arrivées qui a régressé de 9%. Le reste des marchés, à l'exception de celui des USA, a connu lui aussi des baisses conséquentes variant entre 16% pour le Portugal et 48% pour l'Angleterre. Mais c'est bien le marché ibérique qui concentre l'attention des opérateurs, car avec le marché national il constitue l'essentiel des arrivées touristiques. «Le marché espagnol, vu sa proximité, a montré qu'il ne dépend pas trop des modes ni des saisons», explique un agent de voyages local. La proximité aidant, les déplacements pour des week-ends prolongés étaient fréquents, ce qui permettait de prolonger la saison utile de la ville. Un plus non négligeable reste leur indépendance par rapport aux voyages organisés. En effet, voyager en indépendant suppose une plus grande dépense moyenne par personne. Le lancement de nouvelles lignes aériennes à bas coût avec Madrid en 2008 avait permis de nouer quelques espoirs, mais avec la crise actuelle on ne peut pas y voir plus clair. Dernièrement, lors des vacances de Pâques, la ville a affiché certes complet, mais juste pendant trois jours. Au-delà, les opérateurs affirment ne pas avoir de visibilité, selon Mounir Benkirane, directeur de l'hôtel Intercontinental.
Même si la crise commence déjà à se replier au niveau international, il n'en reste pas moins que l'été s'annonce plutôt tempéré. En effet, le mois de Ramadan arrivant vers mi-août, même s'il ne risque pas de perturber le tourisme international, aura sans doute un effet sur le tourisme local. En effet, le Ramadan est un mois où traditionnellement les déplacements se font plus rares.
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