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L'Économiste - 15 avril 2009
LA destination Agadir semble résister à la crise économique actuelle qui sévit à travers le monde. C'est du moins ce qui ressort des statistiques communiquées par le Conseil régional du tourisme (CRT) de la ville. Au mois de mars dernier, le nombre des nuitées enregistrées au niveau des hôtels classés a connu une légère hausse de 0,82% comparativement à la même période l'an dernier. Les marchés britannique, allemand et national sont à l'origine de cette augmentation de l'activité avec respectivement 8,12, 21,22 et 1,93%, souligne Abderrahim Oummani, président du CRT. Les marchés polonais et russe ont aussi enregistré de bonnes performances (82,46 et 14,06%).
Ce maintien de l'activité met bien sûr du baume au cœur des professionnels en cette période de doute. Pour Guy Marrache, PDG du groupe Tikida, cette légère hausse du nombre des nuitées sur la station balnéaire peut être considérée comme «extraordinaire» à un moment où d'autres destinations souffrent. Il faut tout de même relativiser les performances d'Agadir.
Le mois de mars 2008 était marqué par les travaux du chantier d'aménagement de la corniche d'Agadir qui ont eu un impact négatif sur l'activité. Aujourd'hui, la promenade est au stade d'achèvement et devrait désormais constituer un atout pour la destination. Il faut aussi mettre en exergue que le retour des touristes sur la destination est le résultat d'efforts de la part des hôteliers en termes de promotions tarifaires. Guy Marrache estime que la baisse des tarifs est de 25 à 35% au niveau des établissements d'hébergement de la ville comparativement à l'an dernier.
Parallèlement à ces mesures, le CRT tente également de doper les flux de visiteurs sur la destination à travers un programme cadencé de participation aux salons du tourisme. Ainsi, début mai, les représentants du CRT seront au Salon du tourisme de Dubai, le marché du Moyen-Orient étant aujourd'hui en pleine croissance sur la destination. Au programme également, la présence des professionnels à plusieurs workshop en France durant ce mois d'avril dans le cadre de la tournée auprès des agents de voyages français pour l'opération «Experts du Maroc en France - 2009». Les retombées de tous les efforts en termes de promotions tarifaires peuvent être toutefois limitées sur la destination sans le développement de la capacité litière. L'offre en lits a tendance, en effet, à stagner. Durant les trois dernières années, la station balnéaire a enregistré moins de 1.000 lits nouveaux et les prochains ne seront prêts qu'en avril 2011. Et ils ne seront pas nombreux apparemment, si on prend en compte le nombre des chantiers hôteliers dans la ville et la cadence de leurs travaux.
D'un autre côté, le chantier de la future station balnéaire de Taghazout est toujours à l'arrêt. Et cela fait presque deux mois. Contrairement à ce qu'avaient annoncé les représentants de Taghazout Resort, les travaux n'ont pas repris 10 à 15 jours après leur arrêt en février dernier. Difficile de savoir pourquoi. Les maîtres d'ouvrage restent injoignables malgré plusieurs appels de L'Economiste. Sur place à Taghazout, le site est désert, seuls les amoncellements de terre déplacée rappellent encore qu'un chantier était implanté là, il y a quelques mois.
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