Bled.ma - 27mars 2009
Du nouveau pour les Marocains en matière d'offres touristiques. Des séjours dans des hôtels classés dans des fourchettes de prix allant de 260 à 600 dirhams, selon la catégorie, sont commercialisés. Plus de 200 hôtels proposent ces prix. Les MRE sont concernés au même titre que les touristes internes.
L'opération porte le nom de Kounouz Biladi. Il s'agit d'une offre promotionnelle touristique destinée aux touristes marocains. Les MRE sont également concernés. Contrairement à la séparation entre Marocains et MRE qui avait été opérée les années précédentes dans les opérations promotionnelles touristiques, la formule 2009 de Kounouz Biladi intègre les deux segments de clientèle. L'offre porte sur la commercialisation, par des hôtels de deux à cinq étoiles de séjours allant de 260 à 600 dirhams selon l'établissement. La promotion ne se limite pas à quelques jours ou semaines. Tout au long de l'année 2009, près de 220 hôtels participeront à cette opération. En gros, un hôtel 2 étoiles offrira une chambre double à 260 dirhams, un 3 étoiles à 360 dirhams, un 4 à 560 dirhams. Les hôtels 5 étoiles proposent quant à eux des réductions pouvant atteindre 60%.
Ce n'est pas la première fois que le Maroc lance des opérations promotionnelles pour ses nationaux. Celle de 2009 comporte toutefois plusieurs nouveautés qui «rectifient le tir» par rapport aux précédentes éditions.
D'abord en ce qui concerne la périodicité. Ces offres seront valables tout au long de l'année 2009. Les précédentes opérations n'étaient proposées que pendant les vacances de printemps et rarement en été. Ce qui n'arrangeait pas une grande majorité des concernés. C'est d'ailleurs une des raisons de l'échec de certaines opérations Kounouz Biladi.
Le nombre d'établissements hôteliers qui participent à l'opération 2009 (220 au total) est nettement supérieur à celui des opérations précédentes qui n'avaient mobilisé qu'une centaine d'établissements. La donnée est de taille car pour qu'une opération de la sorte réussisse, le choix des hôtels est important et le nombre de lits disponibles aussi.
Autre nouveauté, de taille : le MRE bénéficie aussi de ces tarifs promotionnels. Ce qui n'était pas le cas auparavant. Les précédentes éditions s'étaient limitées aux nationaux. Les MRE avaient eu leur propre campagne promotionnelle. Bien maigre, il faut l'avouer. La stratégie pour MRE annoncée à l'époque par Adil Douiri, alors ministre du tourisme, consistait à sélectionner des tour-opérateurs (plutôt des voyagistes) qui commercialisent dans les pays d'accueil des packages pour les MRE. Une première expérience avait été menée en France et en Belgique, des pays à forte concentration de la population émigrée. A elle seule, la France regroupe le tiers des MRE dans le monde. Mais la campagne n'avait été lancée qu'en juin, «beaucoup trop tard pour toucher la cible», avait-on estimé. La démarche, qui semblait pourtant intéressante à priori, n'a sans doute pas attiré grand monde. En 2006, la campagne annoncée pour les MRE en été avait même été annulée. D'où son abandon. La récente formule intègre donc les MRE. L'essentiel est de communiquer autour de ces offres. Ce qui sera certainement entrepris par l'ONMT à travers les divers canaux de communication.
En tout état de cause, les responsables du tourisme au Maroc semblent cette fois-ci décidés à accorder au tourisme national la place qu'il mérite. A lui seul, le segment du tourisme interne représente 24% du tourisme global. Pas négligeable du tout. C'est ce que laissent en tout cas croire les nouvelles opérations qui doivent être lancées tout au long de l'année 2009. Le tourisme interne a longtemps été le parent pauvre des diverses stratégies touristiques. Sauf en temps de crise où les hôteliers l'adoptaient plutôt comme échappatoire à une «situation catastrophique». En 1991, lors de la crise du Golfe qui avait entraîné une baisse spectaculaire des arrivées de touristes au Maroc, les opérateurs de l'époque avaient entrepris des promotions pour les touristes marocains. C'était une des premières fois où les hôteliers accordaient de l'importance à ce segment de clientèle. Mais nombreux ont été ceux à se déclarer peu convaincus. Quelques années après, en 2003, le gouvernement marocain avait conçu des opérations ponctuelles appelées Kounouz Biladi dans l'objectif de développer le tourisme interne. Mais les résultats ne se sont pas avérés concluants. La formule initiale a été revue à plusieurs reprises, chacune d'entre elles apportant des modifications par rapport aux précédentes. Malgré les nouvelles formules retouchées, le succès ne semble pas avoir été au rendez-vous. Pour cette année 2009, l'Office National Marocain du Tourisme a de nouveau entrepris de nouvelles concertations avec les opérateurs hôteliers afin de les fédérer.
Le principe est de mobiliser le plus grand nombre d'acteurs du secteur touristique.
220 hôtels ont répondu à l'appel au lieu de 100 l'année dernière. Ils devront donc réserver un nombre de lits à l'opération Kounouz Biladi. C'est encore peu mais bien mieux que les précédentes éditions.
Le touriste marocain et le MRE se verra donc proposer des séjours à des prix attractifs à l'instar du touriste étranger. Les opérateurs ont longtemps été attirés par cette dernière catégorie. Non pas qu'elle assure de plus grands profits mais elle permettait à l'hôtelier d'être sûr de vendre des chambres tout au long de l'année. Contrairement au touriste marocain qui reste un «voyageur d'été». Les choses semblent changer progressivement. Plus nombreux sont les Marocains qui choisissent d'autres périodes que l'été pour leurs vacances. L'amélioration du pouvoir d'achat a influencé les habitudes de consommation. Le Marocain aime de plus en plus voyager avec sa famille. Jusqu'à présent, les produits proposés étaient inadaptés. Le MRE est également un client potentiel non seulement pour les hôtels mais aussi pour les stations du Plan Azur dont les premières livraisons débutent en juin 2009 avec le lancement officiel de Saidia Fadesa. Cette nouvelle formule de Kounouz Biladi semble présenter des atouts. Il faut espérer que ce sera une réussite pour faire découvrir au Marocain des régions encore inconnues du Maroc. Il faut espérer aussi qu'elle amorce un tournant dans le développement du tourisme interne.
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