Xinhua/ ANTANANARIVO, 4 mars 2009
Le tourisme, deuxième source de devises étrangères de Madagascar, a été touché en premier lieu par la crise politique qui perdure dans ce pays de l'océan Indien depuis plus de deux mois, avec des effets socio-économiques déjà perceptibles et tangibles.
Dans le cadre des conséquences immédiates, se confirment les annulations des réservations, avec la fermeture provisoire de certains établissements hôteliers dans ce pays insulaire.
Un communiqué récemment publié par l'Office national du tourisme (ONTM) a fait état d'un taux d'annulation proche de 100% pour le premier trimestre 2009 et d'un taux d'occupation inférieur à 10% au niveau des hôteliers, contre 30% à 40% enregistré pendant la même période en 2008.
Au niveau des tour-opérateurs, une mise en stand by de confirmation de circuit a été marquée, jetant ainsi une ombre sur la perspective de toute l'année.
Vu les violences ayant touché le pays depuis le 26 janvier, l'Association des tour-opérateurs français (CETO), qui regroupe plus de 70 tour-opérateurs français, a recommandé le 7 février la suspension des départs pour Madagascar, avant de prolonger la suspension à plusieurs reprises pour la porter jusqu'au dimanche 8 mars prochain.
Sur le plan de l'emploi, dont le tourisme est un important secteur pourvoyeur, la Fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM) a cité un chômage technique d'au moins 50% des effectifs toutes filières confondues.
En outre, des dégâts collatéraux seraient visibles sur les activités des transporteurs routiers, des artisans, des agriculteurs et des pêcheurs, dont les bénéfices sont liés au développement du tourisme local, selon la même source.
A moyen terme, tant que l'instabilité est perceptible, le changement de destination se profilera pour les touristes ayant projeté de visiter Madagascar pour l'année 2009, a indiqué un opérateur économique spécialisé en tourisme, surnommé "B.A.".
Pour amener Madagascar sur une voie de développement viable, il faut refuser l'incertitude, l'instabilité et la déstabilisation de la Grande Ile, a souligné cet opérateur.
Depuis le déclenchement de la crise due à la fermeture de la télévision de l'opposition par les autorités à la mi-décembre dernier, le bras de fer entre le président Marc Ravalomanana et le maire déchu de la capitale, Andry Rajoelina, s'est durci pour dégénérer en violences, faisant plus de 300 morts et blessés jusqu'ici.
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