Les Nouvelles Calédoniennes - 13 févr.
Dopée par un trafic en pleine croissance, Air Austral lance en avril ses deux liaisons hebdomadaires entre Paris et Nouméa. Au compteur, plus de 27 heures de voyage et, au tableau, une ouverture sur de nouveaux horizons pour les Calédoniens. Les tarifs, eux, se situent dans la moyenne du marché.
Le 12 avril prochain, une nouvelle ligne fera son apparition dans le paysage aérien calédonien. De Paris-Charles-De-Gaulle, un Boeing 777-200 d'Air Austral s'élancera vers la Calédonie, via Saint-Denis de la Réunion et Sydney. Avec un temps de voyage de 27 heures et 20 minutes, « c'est le plus long vol effectué par un appareil sur la planète », précise la compagnie française de l'océan Indien. Ce premier déplacement lancera deux nouvelles liaisons hebdomadaires entre la capitale et le Caillou. Rythme pouvant même passer, plus tard à trois vols, selon le directeur général d'Air Austral, Gérard Ethève, « si les passagers sont au rendez-vous », bien sûr... Le tronçon Sydney-La Tontouta s'effectuera en code share - partage de la ligne - avec Aircalin. « C'est un partenariat positif », ajoute le patron, basé sur l'île Bourbon, qui prévient : « Nous ne venons pas ici en prédateurs. »
Pourquoi miser sur la Calédonie ? Suite à « des contacts avec des acteurs socio-économiques », l'équipe réunionnaise a validé la démarche afin d'« apporter une différence, une concurrence ». Une « originalité » aussi, avec cette classe intermédiaire à bord, baptisée « confort ». « Nous allons être un vecteur de développement du tourisme », note Jean-Marc Grazzini, le directeur commercial. Air Austral dessert Maurice, les Seychelles, Mayotte, Madagascar et l'Afrique du Sud. Une offre touristique susceptible d'intéresser les Calédoniens. Autre avantage, voici s'inscrire un chemin supplémentaire au départ de La Tontouta.
À deux mois de l'envol, l'affaire tourne déjà, apparemment. La compagnie a fait les comptes, et « 10 000 billets » ont été vendus aujourd'hui sur la nouvelle ligne, « soit 30 à 35 % du remplissage ». Oui, mais qui sont les acheteurs ? Quelle proportion d'Australiens, de Réunionnais, de Métropolitains... ? Intervient, par ricochet, la question centrale du prix. Pour Alain Descombels, le conseiller de la province Sud, dans une déclaration de novembre 2007, « les billets pour Paris seront 15 à 20 % moins chers », que les tarifs proposés sur le marché. « Tout dépend de ce que l'on compare, quoi avec quoi », soufflait hier, avec prudence, Gérard Ethève, qui préfère parler de « prix justes ». Concrètement, une offre de lancement aller-retour Nouméa-Paris sans stop-over, valable jusqu'au 30 octobre 2009, est établie à 164 140 F TTC. Une offre intéressante, forcément limitée en quantité, consultable aujourd'hui ou demain sur le site internet de la compagnie. Hormis ces coups de promotion, la barre pour fin juillet - mi-août prochains se cale aux alentours de 219 000 F. Alors qu'à la même période Air Calin, avec Finnair, navigue à 175 000 F environ. D'après un expert, Air Austral ne pratique « ni des prix cassés, ni des prix hauts », par rapport aux grilles des autres exploitants entre les deux villes. Bref, des tarifs moyens.
Prête à perdre 600 à 700 millions de francs la première année, la société réunionnaise se donne trois ans pour lancer la ligne avec efficacité. En route.
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