Midi//05/02/2009
Décidément, la crise actuelle fait beaucoup de mal à l'économie. Pire qu'un cyclone, elle frappe tout sur son passage. Alors que la compagnie nationale aérienne Air Madagascar traverse une zone de turbulences avec le personnel qui réclame la tête du D.G Klaus Oschlies, les compagnies privées se trouvent également en difficulté. Des problèmes qui ont pour origine la crise politique actuelle.
"Nous avons décidé de suspendre nos vols, de peur d'être pris en otage par l'un ou l'autre camp en conflit », nous a déclaré un responsable d'une compagnie opérant à Ivato. Un secteur des plus frappé par la crise politique, donc. La plupart des compagnies aériennes privées opérant à Madagascar adoptent d'ailleurs cette suspension des vols. Seuls les cas d'urgence sont assurés par les compagnies alors que les demandes sont nombreuses.
Évidemment, les pertes sont colossales puisque les vols privés coûtent relativement cher. En effet, d'après un opérateur du secteur aérien, l'heure de vol peut coûter entre 400 euros et 1 200 euros (entre 1 million et 3 millions Ar) selon le type d'avion. Et avec une moyenne de 8 heures de vols par semaine, par avion, les manques à gagner se comptent par milliards d'Ar pour le secteur des transports aériens privés.
Selon un opérateur du secteur aérien privé, ce dernier compte environ 5 entreprises à Antanananarivo, avec une flotte totalisant une vingtaine de petits avions. Malgré ce nombre réduit d'appareils le secteur de l'aviation civile privée est cependant très important en termes de capitaux dans la mesure où les avions privés coûtent encore très cher sur le marché international. Pour ne prendre que le cas de l'avion affrété par le ministre Ivohasina Razafimahefa et qui a été brûlé par des gens malintentionnés à Farafangana, il s'agit d'un Beechcraft Model 99.
Un aéronef de marque américaine dont le prix sur le marché international se situe entre 500.000 et 750.000 dollars. Des centaines de millions d'Ar partis en fumée, en somme, pour le propriétaire de cet avion en l'occurrence, la société Aéromarine. En tout cas, ces pertes en série encourues par les entreprises incitent les opérateurs à faire appel à la sagesse des deux clans en conflit. Dans le milieu économique, l'on continue de craindre que si cette crise perdure encore, les dégâts seront tels qu'on mettra encore des années pour les réparer.
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