AFP - 30/10/2008
Poids lourd de l'économie hexagonale, l'activité touristique en France ne pourra pas longtemps échapper à la crise, même si le secteur semble actuellement résister mieux que d'autres à la morosité ambiante.
"L'économie touristique ne sera pas épargnée" par la crise et "il y aura bien sûr un ralentissement" de l'activité, a estimé jeudi 30 octobre le secrétaire d'Etat au Tourisme, Hervé Novelli. Il juge toutefois que le secteur montre des signes de résistance.
"Nous avons eu une saison d'été 2008 presque exactement équivalente à celle de 2007 (...) qui n'était pas mauvaise" et les perspectives pour octobre sont "encourageantes", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse à Euro Disney à Marne-la-Vallée (Val-de-Marne).
Cet été, la fréquentation touristique en France a légèrement augmenté par rapport à la saison 2007, de 0,2% en juillet et de 0,4% en août, en dépit d'un reflux de la clientèle étrangère (-1,4%), selon un bilan du ministère.
La fréquentation hôtelière a souffert, reculant de 1% pendant l'été et de 2% sur le seul mois d'août. Et en juillet-août, seuls les établissements bas de gamme (1 étoile) ont vu leur taux d'occupation augmenter.
Pendant ces deux mois, les hôtels ont notamment pâti de la désaffection des Japonais (-17%) et des Américains (-20,9%), un recul amorcé "depuis le début de l'année" et attribué à une parité "défavorable" euro-dollar.
L'activité estivale a en revanche été tirée par les campings dont la fréquentation a progressé de 1,3%, le nombre de clients étrangers refluant toutefois légèrement (-0,4%).
Le Sud-Est de la France est resté "la destination dominante" des Français et des étrangers, selon le baromètre mensuel Sofres de conjoncture touristique, également publiée ce 30 octobre.
Sur le mois de septembre, pendant lequel la crise financière s'est déclenchée, M. Novelli a relativisé la baisse de l'activité (-0,8%) en rappelant que la rentrée 2007 avait été "dopée" par la Coupe du monde de rugby.
Les vacances de la Toussaint "se présentent bien", a ajouté le secrétaire d'Etat, les réservations ayant été faites "avant le déclenchement de la crise" et très peu d'entre elles ayant été annulées.
De même, les stations de ski se montrent confiantes pour les vacances d'hiver, a dit le ministère. Il relève toutefois que certains professionnels de l'hébergement ont fait part de leur "pessimisme" pour la fin d'année.
De fait, l'avenir ne s'annonce pas totalement radieux. Les perspectives de réservations à six mois sont qualifiées de "défavorables" par les professionnels, selon le baromètre Sofres, qui note que la confiance des restaurateurs "continue de s'effriter".
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