L'Express (Port Louis)-2 Juillet 2008
La croissance touristique cette année fait face à plusieurs défis. Les hôtels sont parmi les principaux acteurs à y être confrontés. Cette année, la croissance au niveau des établissements hôteliers subit l'influence négative de plusieurs facteurs.
La saison basse actuelle est en dessous des espérances. Après un premier trimestre qui a connu un certain niveau de croissance, de nombreux opérateurs misent désormais sur la haute saison de fin d'année pour assurer un taux de croissance aligné sur les prévisions pour 2008.
Si 2007 a été une année exceptionnelle, les difficultés de 2008 se font déjà sentir. L'Association des hôteliers et restaurateurs de l'Ile Maurice (AHRIM) avait d'ailleurs déjà confirmé que les prévisions pour l'actuelle saison basse ne sont pas optimistes. Les prévisions quant aux mois de juin à août sont en dessous des taux de l'année dernière.
L'association estime ainsi qu'elle devra revoir à la baisse son estimation de 8 % du taux de croissance prévu pour 2008. Durant le premier trimestre de l'année, la croissance a été de 7,2 %. Mais il faut aussi savoir que plus d'un tiers des arrivées touristiques annuelles se font durant cette période.
Pendant ce premier trimestre, la performance des différents groupes hôteliers a varié. Le groupe Naïade, par exemple, a fait des profits de l'ordre de Rs 64 millions pour les trois premiers mois de l'année. Pour la même période en 2007, les profits du groupe étaient de Rs 168 millions.
«Le déficit de Rs 104 millions est dû à la fermeture de l'hôtel Les Pavillons et de White Sands et au fait que le Tamassa, étant dans sa première année d'opération, a eu à absorber tous les coûts d'avant ouverture», fait ressortir Patrice Hardy, directeur du groupe Naïade, dans le rapport trimestriel Naïade Finance. «De plus, le groupe a subi l'influence de l'appréciation de la roupie face aux principales monnaies», précise-t-il.
Les travaux de rénovation ainsi que les acquisitions influencent aussi la performance financière des différents groupes. Sun Resorts Ltd (SRL) a connu une importante restructuration depuis la fin du partenariat avec Kerzner International Ltd en avril 2007. Rachats et vente d'actions ainsi que l'acquisition d'un hôtel aux Maldives ont eu un impact direct sur la performance financière du groupe en 2007.
Pour le premier trimestre de 2008, les profits de Sun Resorts ont connu une légère hausse. Les résultats pour cette période ont démontré une hausse de revenus de l'ordre de 6 %, et les profits ont quant à eux augmenté de 3 % pour passer à Rs 202 924 millions.
Ces hausses s'illustrent cependant face à la performance pour la même période en 2007, année durant laquelle le groupe a connu une restructuration importante. La hausse de profits est de ce fait tempérée.
Dans ses prévisions pour le second trimestre, SRL identifie aussi des défis. «Ajoutées à la fermeture de Sugar Beach Resort, les conditions de commerce pour les opérations pour le second trimestre vont rester challenging de par la roupie forte et les conditions qui prévalent sur le marché», fait ressortir l'analyse des résultats du groupe pour le premier trimestre.
Lors d'une présentation de la performance de SRL la semaine dernière, Fabio Piccirillo, directeur exécutif du groupe a passé en revue les défis que celui-ci doit relever. Il évoque notamment le prix du fuel qui bat les records, le ralentissement économique global, l'appréciation continue de la roupie face aux principales monnaies européennes, la disparité entre le dollar américain et l'euro. «Tous les facteurs vont définitivement mettre la pression et avoir un effet sur les taux d'occupation et les coûts.» Il en va de même pour les divers acteurs du secteur hôtelier.
La haute saison représente dorénavant un cap important pour de nombreux hôteliers. Comme l'a fait ressortir Tommy Wong, Chief Financial Officer de Sun Resorts, lors d'une présentation la semaine dernière, «l'objectif est de stimuler la croissance pour le dernier trimestre de l'année». SRL laisse aussi entendre que ses prévisions, faites selon son analyse de 52 semaines des taux de remplissage et de réservation, anticipent que le dernier trimestre de 2008 permettra de rehausser la performance de 2008. 35 % des arrivées touristiques se font durant la période de pointe des derniers mois de l'année.
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