L'Économiste -12/06/2008
Le colloque organisé du 6 au 8 juin à Ouarzazate était une occasion pour y voir plus clair au sujet du tourisme durable. Du débat engagé on s'aperçoit que les différences sont à peine perceptibles. Et tout converge vers le concept de tourisme durable. Sa consécration dans des rencontres internationales de référence, comme celles de Rio, Kyoto, Johannesburg ou des organismes comme l'ONU et l'agenda 21, fait de lui un créneau à suivre, notamment dans les pays en développement. Certes, les chiffres des flux de touristes dans le monde renseignent sur un fait: le tourisme est une affaire de pays développés. N'empêche qu'il figure comme levier primordial de croissance économique chez de nombreux autres moins développés. C'est pour cela que bien des chercheurs conseillent de ne jamais parler de tourisme durable sans avoir à l'esprit un développement durable. Spécialiste en matière de tourisme durable, Françoise Alaoui estime qu'il «devrait être la résultante logique d'une intersection entre les sphères économique, sociale et environnementale». Un tronc commun complexe et enchevêtré. Si la responsabilité des institutions est incontestable, le rôle des entreprises de tourisme est incontournable.
Le paysage naturel, aussi splendide soit-il, ne peut se vendre uniquement grâce à ses atouts naturels, mais bien à la faveur d'une politique de marketing et de communication claire et ciblée. Une étude, menée récemment par la branche du marketing de la faculté des droits à l'université Cadi Ayyad à Marrakech, a démontré que seule une minorité recourt au marketing, en tant que stratégie volontariste. Et à cet égard, les entreprises touristiques sont appelées à intégrer la dimension durable dans les sessions de formation.
Un exemple marocain plusieurs fois cité lors des débats de cette rencontre a trait à l'économie sociale. Sont à investir dans cette piste, le commerce équitable, le renforcement de capacités des associations et le tourisme solidaire. Qu'est-ce qu'un projet viable et solide donc? La réponse n'est pas loin de la démarche entreprenariale. Un diagnostic du produit touristique en général, s'appuyant sur les synergies possibles avec d'autres partenaires. Et puis la mise en place d'une stratégie de communication adéquate. «Les plaintes traditionnelles des petites entités n'ont plus de place dans notre monde, les nouvelles technologies leur ont offert la possibilité d'être davantage visibles et accessibles sur un marché compétitif», a fait remarquer un professionnel d'Ouarzazate.
La mise en valeur des produits existants n'est plus possible actuellement en l'absence de sites Internet institutionnels et professionnels dans les provinces d'Ouarzazate, Zagora et Errachidia. Des déficits à combler et un avenir à construire.
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