Le Matin- 15/6/2008
L'effort s'est essentiellement concentré sur l'avancée des grands chantiers de la Vision 2010, dont la libéralisation du ciel, l'augmentation de la capacité hôtelière et la promotion du Maroc à l'étranger.
Aujourd'hui, à la dernière phase de cette Vision, un recadrage de la stratégie s'impose. C'est ainsi que la 8e édition des Assises du tourisme, tenue samedi 14 juin à Tétouan, a placé les axes de la qualité et la formation au centre des priorités stratégiques. Tous les deux figurent parmi les engagements 2008 des acteurs publics et privés concernés.
Dans la lettre royale adressée, à cette occasion, aux différents intervenants dans le secteur touristique, sa Majesté le Roi Mohammed VI a insisté sur l'importance de ces deux aspects. «Nous attachons un intérêt particulier aux actions entreprises par le gouvernement et par les opérateurs pour une politique des ressources humaines digne des ambitions qui nous animent pour le tourisme marocain. Car au-delà des infrastructures, il y a surtout les femmes et les hommes du métier. En effet, sans eux, rien de viable et de durable ne saurait exister». Or, un constat relevé actuellement par les formateurs et les professionnels est inquiétant. Le ‘'taux de déperdition'' des lauréats des instituts de tourisme est élevé. Démotivés, ceux-ci s'orientent vers d'autres branches d'activités offrant un avenir meilleur. La lettre royale a, d'ailleurs, mis en relief le volet de la gestion du capital humain. «Les ressources humaines dans le domaine touristique doivent non seulement être bien formées mais surtout convenablement gérées et motivées afin que chacun puisse donner le meilleur de soi-même et contribuer pleinement à l'objectif de qualité dans le secteur».
C'est dans ce cadre qu'une étude a été lancée, en février dernier, pour déceler les principaux points d'attractivité du secteur. Vers la fin du mois de septembre prochain, ses conclusions seraient dévoilées. Dans le même sillage, un contrat RH-hôtellerie 2008-2012 a été élaboré. Son objectif étant d'accompagner la création d'emplois durant cette période. D'ailleurs, les projections tenant compte des projets d'investissement identifiés et de la capacité litière additionnelle qui en découle révèlent un besoin d'environ 62.000 lauréats sur le plan national. Si dans un premier temps, il concernera le secteur de l'hôtellerie, il sera étendu par la suite aux autres métiers du tourisme. Aujourd'hui, le dispositif national des écoles et des instituts de formation touristique est en extension. Il n'est pas uniquement le fait du secteur public, mais également du secteur privé. Des investisseurs touristiques se lancent dans ce créneau en créant des académies de tourisme et on peut citer à ce titre le groupe Accor, Atlas Hospitality et Maghreb Siyaha Fund. Somed, lui, ambitionne de leur emboîter le pas.
Par ailleurs, garantir un taux de retour de touristes appréciable ne serait possible qu'en intégrant suffisamment la variable ‘'qualité'' dans l'équation. Le qualitatif constitue aujourd'hui le volet primordial à construire. Si l'argument commercial est prioritaire, la recherche de la protection de l'environnement et de la qualité des services constitue aujourd'hui une tendance pesante du marché touristique. C'est pourquoi le gouvernement et les professionnels en 2008 s'engagent à structurer les métiers du tourisme, et ce par l'élaboration de la stratégie de développement de la distribution et la refonte des textes régissant les professions d'agent de voyages et de guide de tourisme. Par rapport à l'hébergement, il est question de lancer une étude pour l'adaptation du système de classement et de contrôle aux exigences de la qualité, renforcée également par l'inscription des différents acteurs dans la démarche d'un tourisme responsable.
Selon la lettre royale, «la qualité qui nous engage, c'est aussi, et comme nous l'avons déjà souligné, un tourisme authentique et responsable. Que se soit dans sa dimension naturelle, humaine ou culturelle, le développement d"un tourisme responsable est le gage de la pérennité du secteur».
Cette démarche, qui s'est matérialisée à fin 2006 par la création d'un Comité marocain du tourisme responsable, s'est traduite une année après par le lancement de plusieurs chantiers. Il s'agit notamment de l'aide au développement et à la promotion des produits touristiques à vocation écologique et/ou socio-économique, la formation des acteurs et la communication avec les touristes et les tour- opérateurs dans les principaux marchés émetteurs.
Toujours par rapport aux engagements de 2008, outre des appels d'offres pour la seconde vague des stations ‘'Biladi'' qui seront lancés avant la fin de l'année, trois Plans de développement régionaux du tourisme (PDRT), concernant Tanger, Tétouan Tamuda-Bay et Meknès-Tafilalet seront signés.
S'agissant de la promotion marketing, l'accent est mis sur la consolidation et la fidélisation des marchés prioritaires (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Espagne et Benelux, ainsi que la poursuite du développement des pays de l'Est (Russie et Pologne), tout en débutant la conquête des marchés japonais et chinois.
Le renforcement de la "stratégie multicanale'' de distribution à travers la mise en place d'une plate-forme Internet de vente en direct n'est pas
en reste.
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