L'Économiste - 22 mai 2008
L'agriculture, peut-être un vecteur de développement touristique. C'est le cas dans le Souss où, à 40 km d'Agadir, à Ouled Teïma, des promoteurs ont implanté sur 20 ha une ferme touristique. Baptisé Villate Limoune, l'établissement est un concept innovant et, selon ses propriétaires, la famille Bouslikhane, unique en son genre dans la région de par sa taille. Pour rappel, les investisseurs sont présents dans l'enseignement à travers le groupe Mawarid et réalisent ainsi, par cet investissement dans l'agro-tourisme, une diversification de leurs activités. C'est en raison de la faiblesse des ressources en eau dans l'exploitation, que les initiateurs du projet ont eu l'idée, après avoir acheté cette ferme sans trop savoir quoi en faire, de se lancer dans la niche de l'agrotourisme. Aujourd'hui, dans un souci d'économie d'eau, les investisseurs ont équipé l'exploitation du système de micro-irrigation. Parallèlement, une pépinière a été aménagée ainsi qu'une palmeraie. La ferme abrite également une plantation agrumicole, une serre de bananes, un potager ainsi qu'un grand parc animalier qui réunit des troupeaux d'ovins, de bovins et d'équins avec une basse-cour, sans quoi une ferme n'en serait pas une. Sur le plan hébergement, plusieurs appartements d'hôtes au décor coloré et local côtoient une imposante demeure pour offrir au total une capacité d'hébergement de 25 personnes.
Côté espace commun, la ferme abrite des aires de restauration, deux piscines dont une en cours d'aménagement, des salles de séminaires, un hammam, et des tentes touaregs. L'objectif est de répondre à toutes les attentes et offrir aux clients le dépaysement recherché dans ce genre de structure. Pour l'heure, l'investissement dépasse les 10 millions de DH et les promoteurs ne comptent pas s'arrêter là. Ils visent la reconversion en produits bios. Déjà, selon les gérants de Villate Limoune, seuls les engrais naturels sont utilisés. «Les touristes d'un produit pareil n'ont nullement envie de manger des aliments cultivés avec des produits chimiques, aussi nous faisons en sorte que tous les mets qui leur sont servis, soient produits de manière naturelle», explique Philippe Cabrol, consultant du projet.
Ouverte au public depuis décembre dernier, la ferme enregistre chaque semaine des visites guidées de touristes, organisées en partenariat avec des agences de voyages. «Le produit n'étant pas destiné au tourisme de masse, les promoteurs réalisent toutefois une ouverture soft avant de se lancer dans l'organisation de manifestations thématiques ou d'accueillir des clients en séjour», indique Ghita Ghazi, chef de projet.
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