Tribune de Genève /08-02-2008
2010, année du cirque à Genève! Du 1er janvier au 31 décembre, il sera impossible d'échapper à la déferlante circassienne qui se prépare. Des chapiteaux pousseront comme des champignons dans le canton. Des spectacles en plein air ou dans des salles, des expositions, des films, des conférences, des animations, et même les Fêtes de Genève se mettront au Monde du Cirque. Un concept, un label plutôt, lancé par Youri Messen-Jaschin. Ce producteur original a présenté son bébé lors d'une conférence de presse ébouriffante au Maxim's, devant un parterre de personnalités politiques, économiques et culturelles.
Le bonhomme n'en est pas à son coup d'essai. Le Monde du Cirque a déjà fait vibrer Lausanne, en 1987. Un demi million de personnes s'étaient alors piquées de paillettes, de performances et de spectacles détonants. C'est d'ailleurs là que Youri Messen-Jaschin repère la troupe déjantée des Karl's Kühne Gassenschau, dont il devient rapidement le producteur, avec le succès que l'on sait (380 000 spectateurs pour Akua, un record pour un spectacle de plein air en Suisse.) Ceci pour dire que l'organisateur a l'habitude des grands bastringues culturels et festifs, et qu'il sait rassembler des énergies et des fonds autour de ses envies.
La manifestation ouvrira les yeux des Genevois sur des spectacles de cirques venus d'ailleurs, différents et décomplexés, complétant ainsi l'offre proposée chaque année par Knie, Nock et Starlight, pour ne citer que les plus connus. Elle se déclinera l'année durant dans des lieux variés, du Musée Baur à celui de Carouge en passant par Palexpo, et sous des formes inédites, parades, scènes en plein air, danse et performances.
«Genève nous a accueilli les bras ouverts», se réjouit Youri Messen-Jaschin. «Notre principe est de travailler avec le réseau culturel du lieu, et les contacts que nous avons pris ici depuis l'an dernier sont très positifs.» Selon les organisateurs, les théâtres Am Stram Gram, du Poche et du Loup, les Marionnettes de Genève et bientôt la Comédie, sont partants pour monter quelque chose autour du cirque. Les orchestres, de l'OSR à l'OCG, sont enchantés. Tout comme les fanfares, les Hautes écoles d'art et le Cern. «On n'exclut pas d'implanter un chapiteau dans le parc de l'ONU, histoire de resserrer les liens entre les organisations internationales et les Genevois», glisse Léon Meynet, chargé de la programmation des spectacles.
Si Le Monde du Cirque séduit les milieux culturels, il emballe aussi les milieux susceptibles de lui apporter les appuis nécessaires. L'Etat de Genève lui a déjà donné son feu vert et accordé une subvention.
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