Cameroon Tribune (Yaoundé) 22 Janvier 2008
Plusieurs sites existant dans la province du Nord restent sous-exploités et demandent à être réhabilités.
A Manaya, village situé non loin du parc national de Bouba-Ndjidda, dans le département du Mayo-Rey, 50 empreintes laissées par des dinosaures depuis plus de 120 millions d'années ont été découvertes récemment. Et depuis lors, cette découverte fait l'objet d'une grande diffusion dans les forums scientifiques internationaux. L'endroit, l'unique au monde, de l'avis des experts, attire beaucoup des touristes dans la localité. Une rivière (Mayo) opportuniste, passe près de ces empreintes qui sont d'une grande valeur touristique. Si les eaux de ce Mayo ne sont pas irriguées d'ici peu, ces empreintes seront totalement détruites, laisse-t-on entendre à la délégation provinciale du Tourisme. Telle est en effet, la situation quasi-générale de bon nombre des sites touristiques existant dans la province du Nord.
En effet, qu'il s'agisse des réserves et parcs nationaux, des marchés et centres artisanaux, des monuments ou palais traditionnels, la réhabilitation et la viabilisation de ces lieux, hautement symboliques, s'imposent aujourd'hui.
Par exemple, au Nord-ouest du parc national du Faro, à la frontière avec le Nigeria, où des populations restées en dehors de toutes formes de civilisations modernes, ayant gardé une certaine tradition authentique et pure, le Mont Atlantika à 1885 m de hauteur, fait courir des touristes. Cependant, la construction d'un campement dans les environs et l'aménagement d'une structure d'accueil, sont toujours attendus pour rendre cet endroit viable. Idem dans la vallée des peuples des Rôniers, où des populations sont restées attachées à la tradition, et dont la viabilisation d'une piste d'accès empêche cette région de prendre son envol touristique. Cependant, beaucoup d'efforts a été fait du côté des parcs nationaux de la Bénoué et de Bouba-Ndjidda, respectivement à 170 et 270 km de Garoua. L'ouverture des pistes de vision sur environ 350 km et la réfection des campements, ont permis aux 180 000 ha du parc de la Bénoué d'être classés Réserve de la biosphère.
Dans le département du Mayo-Louti, à cinq kilomètres de la ville de Guider, les gorges de Kola, dont le canyon à l'intérieur d'un rocher, formant une tranchée atteignant parfois 20 m de profondeur, appellent à une réhabilitation de sa voie d'accès, à l'électrification des lieux et à l'aménagement d'un parking et d'une structure d'accueil. Les mêmes investissements s'imposent pour le Marbre archéologique de Bidzar, situé sur la nationale N° 1, entre Garoua et Maroua et sur lequel sont gravées des figurines datant de la préhistoire. Le barrage de Lagdo, situé à 70 km de Garoua, a lui aussi besoin d'une conservation de sa galerie forestière. Africa, l'hippopotame mythique, sur le fleuve de la Bénoué, quant à lui, manque jusque là d'un guide formé, chargé de faire sortir l'animal hors de l'eau lors des visites des touristes.
Du côté des monts et pics, à l'instar du Mont Tinguelin, montagne très pittoresque situé à 10 km de la ville de Garoua, il y a un manque criard des structures d'accueil et des pistes d'accès. Des efforts sont cependant faits du côté des pouvoirs publics et des responsables de la filière touristique, pour viabiliser tous ces endroits, avec d'ailleurs des gros projets en perspective.
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