Syfia/18-01-2008
Plus grande manifestation sportive du continent, la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de football est aussi une opportunité rêvée de faire des affaires. À la veille de la 26ème édition qui se déroulera du 20 janvier au 10 février au Ghana, l'État, les opérateurs économiques et des particuliers se mobilisent pour en tirer profit. Un million de touristes au moins sont attendus.
Carlos Kpodiéfin, étudiant béninois en journalisme à Accra, la capitale ghanéenne, a de l'imagination. Grâce à la 26ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations (Can), qui se déroulera du 20 janvier au 10 février prochains au Ghana, il a conclu un contrat avec la gérante du restaurant Black House sis à Aladjo, un quartier populeux d'Accra. Il y organisera des concerts de musique gratuits à l'intention des supporters des 16 équipes qualifiées. L'objectif est d'attirer le maximum de clients dans le bar pour consommer plus de boissons sur la vente desquelles Carlos touchera des commissions substantielles. "Avec l'aide de Dieu, je réaliserai au moins un chiffre d'affaires d'un million de Fcfa (plus de 2 000 $, ) à la fin de la compétition", pronostique-t-il, résolument optimiste.
Comme pour lui, la phase finale de la CAN, organisée tous les deux ans par la Confédération africaine de football (Caf), représente une importante opportunité d'affaires pour de nombreuses personnes et pour l'État hôte de l'événement. À la veille de cette fête sportive, l'effervescence est grande au Ghana, pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, situé entre le Togo et la Côte d'Ivoire. Selon la Ghana Tourists board (Gtb), l'Office ghanéen du tourisme, le pays attend un million de visiteurs. Les chambres de nombreux hôtels et auberges sont déjà réservées et la Gtb table sur des prévisions de recettes record dépassant largement les 987 millions de dollars réalisés en 2006 par l'industrie touristique !
À en croire Paa Kwesi Plange, chargé des médias du Comité local d'organisation de la Can, l'État ghanéen a débloqué "plus de 200 millions de dollars pour organiser dignement cette compétition" dans les trois grandes villes (Sékondi, Kumasi et Tamalé), outre Accra, qui abriteront le tournoi. Il a fait construire deux nouveaux stades à Sékondi et Tamale et rénover deux autres à Accra et Kumasi. De même, il a fait réaménager plusieurs routes et aéroports du pays "de sorte que les vols de nuit sont désormais possibles entre la capitale et les trois autres villes retenues", précise Paa Kwesi Plange. "De nouveaux hôtels ont été construits et, à ce jour, les quatre villes comptent au moins 21 200 chambres d'hôtel de deux à cinq étoiles contre 19 960 chambres avant le début des travaux", ajoute de son côté Ben Ohene-Ayeh, de la Gtb.
Pas en reste, "certains étudiants francophones du Ghana pensent s'improviser guides pour accompagner les supporters de leurs pays", révèle Carlos Kpodiéfin. Sur les terrains de jeu comme hors du stade, la compétition s'annonce rude.
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