La Tribune (Algiers)-02/01/2008
Le Sud algérien ne cesse de confirmer sa réputation de région touristique. Plus de 12 000 touristes étrangers ont fait au moins une escale dans le Sud durant le dernier trimestre de l'année 2007, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de l'année dernière, a indiqué le département de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme dans un communiqué de presse. Selon la même source, un regain d'intérêt particulier des marchés internationaux pour cette destination exotique à été enregistré à l'ouverture de la saison touristique (hiver-printemps), notamment dans les pôles sahariens.
Destination de rêve et de loisirs, les régions du Tassili des Ajjer (Djanet) et du Tassili du Hoggar (Tamanrasset) ont connu un flux remarquable de touristes durant les vacances de fin d'année. Un programme spécial est disponible pour desservir ces deux régions. En effet, le ministère précise que quatre charters sont mis à contribution par mois en plus des touristes voyageant par vols réguliers. D'autres régions du Sud sont également attractives et accueillent de plus en plus de touristes. La preuve en est les villes de Ghardaïa et de Beni Abbès (Adrar) qui ont abrité respectivement un rallye «Raid moto international» et le marathon des dunes durant les vacances de fin d'année.
Il faut dire que le retour de la sécurité dans le pays a donné un coup de fouet au développement d'un secteur en pleine mutation, nonobstant le feuilleton du rapt des touristes allemands qui a défrayé la chronique en 2003. Longtemps confronté à l'absence d'une stratégie et d'une politique appropriées, le secteur du tourisme international donne l'impression de renaître de ses cendres. Un cadre stratégique de référence a été mis en place par l'élaboration d'un schéma directeur d'aménagement touristique à l'horizon 2025. Selon des experts, ce secteur constitue un nouveau moteur de développement, de soutien à la croissance et un vecteur d'avenir de l'économie nationale. Il est également créateur de richesses, d'emplois, et générateur de revenus durables.
Le développement des pôles et villages touristiques d'excellence, le déploiement d'un plan de qualité touristique et la mise en place d'un partenariat entre les secteurs public et privé constituent la cheville ouvrière sur laquelle repose ce «plan Marshall». Pour conduire à bon port cette politique, il s'est imposé un plan de financement opérationnel afin d'attirer les investisseurs nationaux et étrangers, une bonne gouvernance qui doit veiller à la réalisation des projets touristiques dans un cadre transparent et une optique de cohérence respectée, de faisabilité technique et économique et de bonne répartition entre investissements publics et privés. Cette batterie d'actions vise à faire de l'Algérie, à l'horizon 2025, une destination internationale reconnue, de l'aveu même du ministre en charge du secteur. Il va sans dire que l'Algérie dispose de potentialités et d'atouts non négligeables qui lui permettent d'assurer la réussite de cet objectif.
Des paysages féeriques à couper le souffle, 200 stations thermales, un réseau de transport en permanente mutation, en attendant le fameux métro d'Alger et la concrétisation de l'autoroute Est-Ouest, sont autant d'atouts et d'exemples à exploiter à bon escient. La réussite de cette stratégie est tributaire aussi des solutions à apporter à certains défauts. Il s'agit notamment du manque, voire de l'absence de structures d'hébergement et de restauration dans certaines régions du pays, du faible niveau de pénétration des nouvelles technologies de l'information (TIC) et du manque de main-d'oeuvre qualifiée pour assurer une bonne qualité de services. Selon des experts du secteur, 40% du personnel, soit 5 000 travailleurs, est âgé de plus de 45 ans. D'où la nécessité de mieux adapter les programmes de formation aux métiers du tourisme, notamment dans certaines spécialités comme le «guide du Sud», qui constitue, selon ces mêmes experts, un manque à gagner pour le secteur.
Toutes ces carences et dysfonctionnements devraient trouver les solutions appropriées lors des prochaines assises nationales du tourisme qui devraient également aboutir au lancement de projets de création de pôles d'excellence et de nouvelles villes touristiques adaptées aux spécificités de chaque région du pays. Il sera également question, lors de ces assises, d'aborder la mise en place d'une stratégie capable de gérer le financement des projets touristiques par la création d'un fonds d'investissement public, en facilitant l'octroi de crédits à long terme au profit des investisseurs et en développant les opérations de commercialisation touristique.
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