L'Économiste - 27 déc 2007
« Cela aurait pu être pire, mais on aurait pu faire mieux ». C'est en tout cas l'avis d'un opérateur local, interrogé sur les performances touristiques de Tanger. Si la ville tire plus ou moins son épingle du jeu, les résultats restent en deçà des potentialités. Sur les 10 premiers mois de l'année, malgré de très bonnes performances en octobre, le taux des nuitées n'a pas dépassé les 3%, réalisés à la même période en 2006. Ce ralentissement s'explique par l'effet ramadan et le recul du marché national ces trois derniers mois. Le manque de produits dédiés aux touristes nationaux et une offre axée sur le balnéaire sont autant d'autres raisons à l'essoufflement du secteur.
Aussi, les responsables locaux sont-ils appelés à tenir compte de ces contraintes dans leur stratégie de développement touristique. Selon le ministère de tutelle, un plan est en cours de préparation et devrait bientôt être présenté aux opérateurs institutionnels et privés. Par ailleurs, la promotion sur les marchés extérieurs sera intensifiée. La participation aux foires et salons internationaux est programmée. Le marché espagnol est particulièrement ciblé. A noter que ce dernier est en passe de connaître une forte croissance grâce à la mise en service d'une nouvelle desserte aérienne entre Tanger et Madrid. Cette ligne sera assurée par EasyJet, à raison de 6 vols par semaine dans un premier temps et à des tarifs très compétitifs. A court terme, on passera à un vol quotidien.
Il s'agit aussi d'augmenter la durée moyenne de séjour et de diversifier l'offre en animation de la ville. La prospection de nouvelles niches, notamment en matière d'écotourisme, devrait permettre d'allonger la saison touristique. Au lieu des quatre mois actuels, on pourra passer à 6 mois, voire plus.
Selon l'Office national marocain du tourisme (ONMT), la ville jouit d'une image. Un potentiel à exploiter. De fait, la candidature de la ville à l'organisation de l'Exposition internationale de 2012 a été très fructueuse en matière de promotion. Sur le volet infrastructure, il s'agit de doper la capacité d'hébergement. En effet, le plan ministériel 2007- 2016 prévoit de multiplier par huit le nombre de nuitées réalisées aujourd'hui. L'objectif est d'atteindre 6 millions de nuitées à l'horizon 2016. Un chiffre qui semble réalisable au vu des chantiers lancés actuellement dans la région.
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