Nourreddine Essaoudi La communauté maghrébine ànouveau visée en Corse. Une tentative d'assassinat a ainsi été perpétrée dans la nuit de vendredi àsamedi (26-27 novembre) contre un imam marocain àSartène (Corse-du-Sud). Un groupe d'hommes armés a ouvert le feu sur la porte du domicile de Mohammed al-Akrach, 53 ans, qui n'a toutefois pas été blessé. Les faits se sont produits vers 2h30 samedi. Les assaillants ont frappé àla porte du domicile de l'imam, qui abrite également la salle de prière. Lorsque le religieux s'est présenté àla porte sans l'ouvrir, ils ont proféré des injures àcaractère raciste avant d'ouvrir le feu, criblant la porte d'une dizaine de balles de calibre 9mm. M. Al-Akrach, qui s'était placé àcôté de la porte, n'a pas été touché. Le procureur de la République d'Ajaccio, José Thorel, qui estime que la victime aurait été "criblée de balles" sans ses réflexes, a saisi les gendarmes d'une "enquête de flagrance pour tentative d'assassinat". Avant de repartir, les agresseurs ont tracé une croix gammée sur le sol et l'inscription "Arabi Fora" ("les arabes dehors" en corse). Il y a un an, la porte d'entrée de la salle avait été arrosée de liquide inflammable et incendiée. Une enquête a même été ouverte, mais elle n'a jamais abouti. L'agression visant l'imam, survient dans un contexte de recrudescence des attentats et des actes àcaractère raciste en Corse. L'enquête se concentre sur le groupuscule "Clandestini Corsi", qui a revendiqué au moins huit actions violentes depuis mars, dont la plupart contre la communauté maghrébine de l'Ile de Beauté. Depuis une dizaine de jours, 21 interpellations ont été effectuées dans le cadre d'enquêtes sur des actes de violence àcaractère raciste, donnant lieu à14 mises en examen àParis parmi des jeunes soupçonnés d'appartenir au groupuscule armé Clandestini Corsi, qui a revendiqué sept attentats anti-Maghrébins en Corse. L'île a connu depuis plus d'un an une recrudescence de ces actes, qui vise quasi-exclusivement la communauté maghrébine. Une équipe de l'Institut de recherche criminelle (IRC) de la gendarmerie a été dépêchée en Corse samedi après-midi pour participer àl'enquête sur les coups de feu tirés. Cette équipe comporte notamment des experts en balistique, ainsi que des spécialistes en police technique et scientifique (PTS) "pour les domaines utiles àl'enquête". |