L'Expression / 05-10- 2007
La Tunisie connaît un engouement sans pareil pour la religion et un regain de ferveur durant le mois de Ramadhan. A Tunis, la capitale, la piété se traduit par l’affluence massive des fidèles dans les mosquées, lesquelles ne désemplissent pas jusqu’à l’aube. A défaut de places, la prière se fait dans les rues qui avoisinent les lieux de culte, notamment aux alentours de la grande et antique mosquée de la Zitouna. Prêche, prière, hadiths, psalmodies, charité: tout le monde y trouve son compte.
La mosquée de la Zitouna, vieille de plus de 13 siècles, est très sollicitée pour la prière des tarawihs. Ce monument, à mi-chemin entre Al Azhar en Egypte et El Karawiyyine au Maroc, illustre parfaitement le rayonnement en matière de sciences théologiques et le ressourcement religieux en Tunisie. Des traditions religieuses sont perpétuées chaque année ou à l’occasion du mois sacré: on y organise un concours international de psalmodies. De nombreux pays arabo-musulmans y participent, comme l’Algérie. Dans les rues de Tunis, le retour en force du référentiel religieux, se traduit par la réapparition du port du voile chez les femmes et les jeunes filles qui l’arborent en dépit de son interdiction dans les bureaux et les établissements scolaires. Ce phénomène s’accentue davantage en plein milieu du mois sacré et le 27e jour. Chez les hommes, c’est le retour aux origines: le port de la jebba, chachia et la gandoura, ainsi que d’autres costumes traditionnels qui se font comme le veut la tradition. Comme quoi, même les codes vestimentaires changent et annoncent les traits du mois sacré. Dans la capitale, le Ramadhan est le mois du repentir pour les uns, mais aussi de convivialité et de la joie de vivre pour les autres. Familles et amis se retrouvent pour le rituel de l’Iftar et concoctent des programmes pour la soirée et où la veillée peut aller jusqu’au moment du Souhour.
|