L'Opinion-26/07/2007 -
La ville de Marrakech devient, depuis 2004, la première destination touristique du Royaume en arrivées et en nuitées. En 2006, le cap des 1,5 millions de touristes a été franchi. Pour la CFCIM (Chambre Française du Commerce et d'Industrie du Maroc) citant un professionnel du secteur, ce chiffre peut être porté à 2 millions, et ce, compte tenu de nombreuses autres formules d'hébergements non comptabilisées dans les statistiques (maisons d'hôtes, hôtels non classés, appartements meublés...) que compte la ville ocre.
Dans la dernière édition de sa revue « Conjoncture », la CFCIM évoque plusieurs facteurs ayant accéléré le rythme de développement et de croissance de la ville durant les trois dernières années. " Le montant cumulé des projets déposés entre 2004 et 2006 s'est élevé à quelque 140 milliards de dirhams. En 2006, 86 % des projets d'investissements ayant reçu un avis favorable ont concerné le secteur du tourisme, soit une enveloppe d'un peu plus de 68 milliards de dirhams".
Le tourisme s'avère donc la véritable locomotive du développement de Marrakech et de ses alentours.
Pourtant, il a aussi ses limites. Le tourisme reste fragile où tout peut basculer du jour au lendemain. Ce qui a amené, au fait, les autorités, selon toujours la CFCIM, à lancer une étude permettant d'identifier les pistes et filières de diversification pour la région. Partant de ses acquis, des pistes orientent la région de Marrakech à développer le secteur tertiaire. La première piste en question est la mise en place de Marrakech shore. Ce projet s'intègre dans la stratégie offshoring 2010 du plan Emergence et a déjà trouvé son site, à savoir la ville nouvelle de Tamansourt, sur une zone de 200-250 hectares, et devrait accueillir essentiellement des centres de support clients, de services partagés et de soutien technique, là où la demande existe.
Il est prévu également de créer des centres de services/affaires pour répondre à la faiblesse de l'offre tertiaire immobilière et de services de standing et de qualité internationale sur Marrakech.
Une autre piste soulevée concerne le pôle santé bien-être. « Sur le modèle de la Tunisie, l'idée pourrait être celle de développer des cliniques dites « offshore » où l'on accueille avant tout des patients étrangers, condition pour bénéficier de mesures incitatives. La présence de plus en plus importante de retraités étrangers et le vieillissement de la population européenne offre là encore une autre piste, celle de la création de maisons de retraite et de centres de soins », souligne-t-on.
Cependant, la région de Marrakech a essentiellement deux défis à relever : rareté de l'eau et expansion urbanistique.
Quant au second défi auquel la ville de Marrakech, la CFCIM cite des propos du directeur de l'agence urbaine de Marrakech, Abdelhak Bouhaddou : « La couverture en documents urbanistiques est le meilleur moyen pour maîtriser et accompagner l'expansion de la ville. La situation est assez bien maîtrisée en centre ville, le schéma directeur Pinseau est d'ailleurs valable jusqu'en 2020. Mais nous allons lancer un appel d'offre au cours de cette année. Pour les communes périphériques, l'appel d'offre est bouclé et nous connaîtrons bientôt le nom du bureau d'études sélectionné pour élaborer le schéma directeur ».
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