Cyberpresse - 21 juin 2007Services santé international (SSI), un organisme à but non lucratif de Québec, offre la possibilité de déjouer les listes d'attente en allant recevoir divers soins de santé à Cuba. À ce jour, une vingtaine de Québécois s'en sont prévalus, a-t-on appris lors d'une conférence de presse (20/6/2007), qui dressait le bilan des six premiers mois de l'entreprise. Lancé en janvier dernier, SSI demande 250$ pour l'inscription et touche 10% des coûts de traitement. Les patients paient ensuite le billet d'avion et les soins qu'ils recevront. Jusqu'à maintenant, les patients ont surtout fait appel aux services de SSI pour des chirurgies orthopédiques, ophtalmologiques et esthétiques, qui coûtent entre 5000 et 10 000$.Ces sommes n'ont pas empêché Steeve Lajeunesse, qui devait perdre la vue sous peu, de profiter des services de SSI. «Je suis parti à Cuba parce que j'étais tanné de souffrir», raconte l'homme de 37 ans, revenu il y a trois semaines. «C'est un miracle. Le médecin était très surpris de voir que mon champ visuel avait augmenté, alors que je devais devenir aveugle.»En plus des traitements, SSI invite les patients québécois à se rendre à Cuba pour aller chercher un diagnostic qui, selon l'organisme, diminuera le temps d'attente avant d'avoir accès à un spécialiste à leur retour. «Ils pourraient présenter leur diagnostic en disant «j'ai un cancer et je veux passer rapidement dans le système de santé», croit la présidente des SSI, Lucie Vermette. Étant donné que notre système de santé traite les cas prioritaires, ils passeraient en priorité», a-t-elle expliqué.Le Collège des médecins du Québec ne croit pas qu'une visite dans les Caraïbes puisse diminuer le temps d'attente avant de voir un spécialiste. «Il n'y a pas de chance que vous reveniez de Cuba avec votre dossier en dessous du bras», objecte le Dr Yves Lamontagne, président du collège. Il met d'ailleurs en garde les Québécois contre le manque de médicaments et la désuétude de l'équipement des hôpitaux cubains.Même son de cloche du côté du ministère de la Santé. «Pour obtenir les soins ici, il faut qu'il y ait un suivi médical au Québec également. C'est vrai pour une chirurgie comme pour les soins de cancer en radiothérapie», indique Isabelle Merizzi, attachée de presse du ministre de la Santé, Philippe Couillard.Ce désaccord entre les SSI et les professionnels de la santé n'empêche pas Cuba de continuer d'attirer les touristes vers son marché de la santé, encore marginal. Au bureau du tourisme du pays, on croit que la demande sera grandissante. «Parce qu'il y a une magie qui passe entre les Québécois et les Cubains et que la sécurité et l'accueil sont très bons», espère Rosa Adela Mejías Jiménez, directrice du bureau de tourisme de Cuba.
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