Les professionnels du tourisme en Algérie sortent de leur mutisme et tentent de faire parler d’eux. Ils ont organisé le 3/6/2007, àl’occasion de l’ouverture de la saison estivale, une conférence-débat au siège de l’UGCAA (Union générale des commerçants algériens).
A travers le débat, il a été démontré, et ce n’est pas nouveau, qu’il y a un grand écart entre le flux touristique en Algérie et celui des pays voisins. « Nous n’avons pas encore atteint le flux attendu en ce sens que sur les 1.637.582 touristes enregistrés durant l’année 2006, le nombre des étrangers n’a pas dépassé les 478.358 », reconnaissent-ils, en faisant remarquer toutefois que cela a généré une recette de 200 millions de dollars, soit 20% du montant des exportations hors hydrocarbures. Expliquant que le nombre de touristes ne reflète pas les potentialités existantes, ils affirment qu’ils peuvent « mieux faire avec le développement du parc hôtelier qui est actuellement d’une capacité de 60 établissements gérés par l’Etat et 165 hôtels entre privés et publics ».
Plusieurs intervenants, des responsables d’agences de voyages et des gérants de petits hôtels algérois notamment, ont insisté sur des recommandations de spécialistes en matière de gestion des hôtels qui « doit être confiée àdes privés ». Un représentant de la tutelle a également fait état des efforts consentis par les pouvoirs publics qui ont procédé àune opération d’assainissement ayant permis de fermer 35 hôtels àAlger seulement, « pour non-conformité avec le cahier des charges ». Les opérateurs ont également mis l’accent sur la formation du personnel.
La promotion de la destination Algérie, c’est l’apanage des pouvoirs publics ; reste que les opérateurs privés ont également un rôle àjouer sur ce plan, celui d’attirer la clientèle locale. « Il est anormal de prétendre gagner le touriste étranger alors que les Algériens eux-mêmes préfèrent aller passer leurs vacances chez nos voisins », a indiqué un gérant d’une agence touristique. « C’est un travail qui doit se faire àtous les niveaux. A commencer par la promotion de la destination Algérie dont le rôle échoit en premier aux agences de tourisme ou aux directions du tourisme de wilayas. Les 800 agences actives dans ce secteurs sont appelées àse mettre àniveau », a fait savoir un responsable de l’UGCAA.
Pour ce qui est de l’investissement, il est en constante croissance. Depuis le premier trimestre 2007, il a connu une augmentation de 15% par rapport àl’année 2006. Pour cette année, 313 plages sont autorisées àla baignade sur un total de 529. Le nombre de plages autorisées àla baignade pourrait toutefois s’élever au fur et àmesure de l’amélioration de l’hygiène. Cette année encore, la formule de concession est reconduite dans 142 plages ayant été en partie ou entièrement concédées àdes tiers, et le nombre de postes d’emploi créés connaît une augmentation par rapport àl’année dernière avec 21.242 recrutements prévus.
L’activité touristique s’avère porteuse pour les collectivités locales qui pourraient se partager une enveloppe de 427 millions de dinars ajoute un cadre de l’UGCAA, des sommes destinées notamment aux opérations de mise àniveau des plages. La sécurité sera présente aussi avec un dispositif de plus 16.000 agents de la Sûreté nationale. Pour ce qui est des Algériens établis àl’étranger, il est attendu un flux important. Un problème se pose toutefois pour cette communauté, les réservations et la cherté des billets d’avion et de bateau.
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