Si le Sénégal attire aujourd'hui ‘peu de touristes’, c'est parce que le pays ne se limite qu'au balnéaire. Aujourd'hui, l'ambition est de renforcer les atouts du Sénégal, en s'ouvrant au culturel.
Mettre en tourisme les produits culturels; identifier, valoriser et promouvoir les sites àcaractère culturel; impliquer les collectivités locales; faciliter l'accessibilité des sites par des structures adaptées. Telles sont entre autres propositions, formulées par les participants àl'atelier d'échanges autour du thème : ‘Patrimoine et tourisme culturel au Sénégal’, organisé samedi 19/5 dans le cadre des Journées nationales du Patrimoine.
Cet atelier faisait suite àla mission du samedi 29 avril dernier, de ‘reconnaissance’ des sites mégalithiques et historiques de Sine Ngayène, Wanar et Gouye Ndiouly, situés dans la région du Saloum, en vue de ‘développer un concept de promotion du tourisme culturel de proximité’. Samedi 19/5, les échanges tenus en présence des élus locaux ont permis de poser les jalons d'un ‘tourisme culturel adapté aux réalités locales et susceptibles d'avoir des retombées directes dans la lutte contre la pauvreté’.
Représentant la direction de la réglementation et du contrôle du ministère du Tourisme, Hamdy Sène soutient que ‘c'est au ministère de la Culture d'être cohérent dans sa politique de sauvegarde et de promotion des richesses culturelles’. Selon lui, le tourisme culturel ne doit pas être perçu comme un tourisme alternatif. Ce métier doit être développé àl'image du tourisme balnéaire, qui vend la destination Sénégal dans le monde, souligne le vice-président du réseau sous régional des dynamiques touristiques, Pape Ibrahima Diouf.
Mais aujourd'hui, pour une meilleure exploitation des données déjàcollectées par les experts du ministère de la Culture pour une réelle prise en compte du secteur dans le tourisme, il importe d'‘avoir une commission paritaire permanente entre les départements ministériels de la Culture et du Tourisme’. Pour le directeur du Patrimoine culturel, qui défend cette idée, c'est par cette approche que le Sénégal pourrait ‘fabriquer et présenter des produits d'excellence’.
En outre, Hamady Bocoum a saisi l'opportunité de cet atelier pour demander aux différents acteurs de ‘tirer les leçons de ce qui s'est passé sur la petite côte’, pour protéger des éléments du patrimoine, aujourd'hui assaillis par des spéculateurs fonciers àl'image du Lac Rose, de la zone des amas coquilliers du Saloum, etc. Pour accompagner cette politique de sauvegarde des zones classées sur la liste du patrimoine national ou celle de l'Unesco, les villageois militent en faveur d'une meilleure implication des populations.
Président de la communauté rurale de Ngayène Sabakh, Mamadou Diallo préconise la mise en place de pancartes sur les axes routiers et que soient favorisées des visites collectives pour mieux orienter les touristes. Le chef du village de Sine Ngayène, Birane Soune Gaye, propose une autre prise en charge de ces cultivateurs, qui ont été dépossédés de leurs champs, riches en pierres mégalithiques.
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