FMDT.ma 13-03-07
Pari réussi en dépit d'un manque de professionnalisme. "On ne s'attendait pas àcette ambiance populaire qui s'est déclenchée dès l'ouverture de ce Festival". Les propos émanant de Bahia Mamaie directeur du Festival "Mer et Désert" de Dakhla, tenu du 10 au 13 mars, résument parfaitement l'animation commerciale et culturelle que connaît cette ville.
Depuis vendredi dernier, cette ville, considérée comme une perle au milieu du Sahara marocain, ne semble pas dormir. La principale avenue de Dakhla "Walaa" ne se vide jamais avant 3h du matin. Les gens y passent leurs nuits grâce àune animation artistique de qualité assurée par des groupes venus d'ailleurs mais aussi par les troupes locales. La musique, la fantasia, la course aux chameaux ne laissent personne indifférent. Pour le directeur de ce Festival qui est également directeur du Centre régional d'investissement de Dakhla, "l'effet déclencheur de ce Festival s'est vite ressenti auprès des gens". D'après lui, "il ne faut pas laisser les populations locales vivre dans la nostalgie des Festivals d'Agadir, Marrakech, Casablanca ou autres. Cette ville mérite amplement son Festival".
Sur les raisons qui justifient cette manifestation, Bahia Mamaye, nous a déclaré que cette initiative s'est imposée pour diverses raisons. Tout d'abord, la ville dispose d'un potentiel énorme mais sous-exploité. C'est une ville qui peut se vanter de son artisanat, son patrimoine culturel riche et varié, ses sports nautiques qui lui permettent de rivaliser avec les grandes destinations internationales. Dakhla est aussi réputée pour la diversité de ses produits touristiques et sa population pacifique. Il faut noter que cette ville préserve jalousement son église édifiée par le colonisateur espagnol.
A noter que la première édition de ce Festival a été marquée également par le lancement du Rally Dakhla-Dakar, l'ouverture du musée historique national et celui des arts plastiques. Une parade a été organisée aussi par des troupes folkloriques artistiques et sportives. Parallèlement aux activiéts artistiques et culturelles, se tient un salon économique et commercial.
La ville accueille les windsurfeurs du monde entier, attirés par la géographie exceptionnelle de la région (notamment Foum Labouir) : Des centaines de kilomètres de plages de sable fin doré, des falaises hautes ouvrant sur des plateaux désertiques àperte de vue, de magnifiques vagues, des eaux limpides et une température très appréciable (25°). Dakhla, ville paisible, ne connaît pas encore le tourisme de masse. Mais de nombreux initiés, amoureux de la nature et amateurs des excursions et du dépaysement, ont déjàdécouvert ce "joyau du désert" et en parlent sur Internet.
Les concepteurs de la politique touristique nationale gagneront cependant en accompagnant cette ville. Un grand effort est nécessaire pour améliorer l'infrastructure d'accueil de tourisme national ou étranger. En dépit de l'assistance assurée par les pouvoirs publics et les incitations relatives àl'investissement, le transport aérien reste en deçàdes aspirations tant des populations locales que nationales ou internationales. Il faut retenir que le tarif de 1800 dh aller simple fixé pour desservir Casa àDakhla n'encourage aucunement cette destination.
Beaucoup d'investissements publics ont été réalisés dans cette ville atlantique. Il suffit d'évoquer la centrale thermique, celle du dessalement d'eau, l'aéroport, le nouveau port de pêche, les routes de qualité en dépit de la géographie hostile, sans oublier les infrastructures scolaires, sociales et hospitalière, pour se rendre compte des efforts consentis. Toutefois, et comme c'est le cas dans les autres villes ( en dehors de l'axe Casa-Rabat-Kénitra ou Marrakech-Agadir), beaucoup de travail reste àfaire pour exploiter rationnellement les richesses de cette ville. La presqu'île de Dakhla, où un port sommaire a été fondé dès 1884, possède tous les atouts pour devenir un des plus grands ports de pêche en Afrique.
Par ailleurs, une rencontre-débat a été organisée dimanche 11 mars 2007 au palais municipal de cette ville. Elle a porté sur le thème "Régionalisation et Autonomie". Les intervenants, experts, enseignants, élus et représentants des autorités locales ont mis l'accent sur l'évolution de la décentralisation et de la déconcentration ainsi que les perspectives de la gouvernance locale et la délégation des compétences.
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