Casablanca- Nour-eddine Saoudi
El Jadida est l’une des plus belles villes côtières du Maroc. Sa situation géographique sur l’Océan Atlantique, son climat tempéré et ses splendides plages, en ont fait une station balnéaire très réputée. Ses plages les plus prisées sont : Deauville, Sidi Bouzid et Haouzia.
Par ailleurs, la ville dispose de monuments et de construction architecturales historiques qui remontent au 16ème siècle : la « Cité portugaise » et le port. Il s’y organise de nombreuses activités, forums et Moussems (festivals), dont le plus populaire est le Moussem Moulay Abdallah Amghar qui comporte diverses manifestations : danses folkloriques, technique ancestrale de la fauconnerie, et surtout la fameuse « Fantasia » ou « Tbourida » (course àcheval qui se termine par un tir collectif et synchronisé des fusils) qui est une occasion unique pour les cavaliers de la région de faire valoir leurs qualités de cavaliers et de tireurs.
Profondes racines historiques
Si El Jadida a une très bonne position géographique, elle a également une place honorable dans l’histoire, tant nationale que régionale. Cette ville ancestrale a été désignée par de nombreuses appellations. Ainsi, les Romains l’avaient baptisée Rusibis, selon Ptolémée qui avait décrit la côte ouest africaine. Au 16ème siècle, les Portugais avaient occupé la région, en raison de sa position stratégique sur la côte marocaine et y ont fondé en 1506 une forteresse et une ville qu’ils nommèrent Mazagan. Sous leur règne, la ville connut un grand développement et très vite devint un centre commercial de première importance grâce àson port et aux riches produits agricoles de sa région Doukkala. Sa position et son importance se consolidèrent davantage après que les Portugais, chassés d’Azemmour et d’Agadir, y affluèrent en 1541. pour se prémunir contre les attaques des Marocains, les autorités portugaises fortifièrent la ville avec une grande ceinture d’épaisses murailles et transformèrent un grenier en une citerne d’eau. Ce qui a fait d’elle une citadelle redoutable. De la sorte, les Portugais ont pu résister aux assauts des Marocains pendant deux siècles. En effet, le sultan Alaouite Sidi Mohamed Ben Abdallah n’a pu la libérer qu’en 1769, après un long siège. Mais, les Portugais avaient miné la ville qui, àleur départ, a connu une série d’explosions qui détruisirent une bonne partie de la muraille et de la ville. En conséquence, elle resta abandonnée ; on l’appela alors « Al Mahdouma », la ville en ruine. Il a fallut que le sultan Moulay Abderrahman ordonne sa restauration et sa reconstruction en 1832 et l’appela El Jadida (la Nouvelle).
Durant le « Protectorat » français imposé au Maroc, la ville fut renommée de nouveau Mazagan. Le général Lyautey (le premier Résident général français au Maroc) la surnomma la « Deauville du Maroc ». Ce nom a été préservé pour l’une de ses plages.
Après l’indépendance, elle reprit son nom El Jadida.
Ce passé prestigieux et ces caractéristiques architecturales ont permis, d’ailleurs, àcette ville d’être inscrite au patrimoine universel de l’humanité par l’UNESCO, lors de la 28ème session de sa commission du patrimoine mondial, tenue le 30 juillet dernier en Chine. Cette gratification est àmême de dynamiser le développement touristique de la ville et de sa région Doukkala, car elle va lui permettre d’élargir l’horizon de ses échanges culturels avec de nombreux partenaires internationaux.
Grands projets touristiques
Il est ànoter que le Plan Azur de développement du tourisme au Maroc (qui vise àattirer 10 millions de touristes en 2010) a choisi la ville d’El Jadida parmi les principales stations balnéaires àdévelopper (avec Taghazoute, Saâïdia, Essaouira, Larache et la Plage Blanche). Elle connaît, depuis, la réalisation d’un certain nombre d’équipements d’infrastructure. De même, une convention a été signée en juillet dernier, entre le Maroc et le groupe Kerzner. Celle-ci porte sur la réalisation d’un grand centre balnéaire appelé « Mazagan », d’une étendue de 500 ha. Il comporte trois unités hôtelières d’une capacité globale de 8000 lits, deux terrains de golfe (18 trous), un centre de congrès, une académie de sport et des centres commerciaux et de loisirs.
La première phase de ce projet sera réalisée en 2007 avec une enveloppe financière de 5,3 milliards de DH sur la charge du promoteur privé et une contribution de l’Etat de l’ordre de 82 millions de DH en terme d’équipements hors site.
En conséquence, on peut dire que l’activité touristique d’El Jadida a un avenir prometteur, de nature àcontribuer efficacement àaugmenter le rythme du développement économique et social de toute la région de Doukkala. |